Année : 2007
Développeur : Naughty Dog
Éditeur : Sony
Genre : Action
Joueurs : 1
Très souvent, quand je parle de cinéma avec des gens que je connais, et que parfois même j'apprécie, je me retrouve vite à défendre de tout mon petit cœur palpitant à quel point je trouve Indiana Jones IV excellent, et pourquoi la plupart des spectateurs n'ont pas compris pourquoi il était si génial. Mes interlocuteurs sont systématiquement frappés par le fait que, malgré le charisme que je dégage et l'estime très élevée que la moyenne humaine me porte avec raison, j'apprécie tant un film dont le scénario est incohérent, le jeu d'acteur catastrophique et la réalisation générale en plastique. Et bien, je le défend corps et âme pour le panache. Non pas celui obtenu par celui qui soutient sans démordre une infâme bousace, non, le panache du film, le panache des fourmis cannibales, le panache du frigo anti-nucléaire, le panache de la survie à quatre ou cinq chutes dans des cascades, le panache des extra-terrestres, des communistes, des singes, des zombies qui font de la capoeira, des combats en grand écart sur deux motos à la fois ! Indiana Jones est un film d'action tel que j'aimerais en voir tous les jours, il est stupide et complètement foireux, mais c'est une suite ininterrompue d'idées géniales, qui, maintenant que j'y pense, me fait penser à Alan Quatermain et les Mines du Roi Salomon, un film classique de mon enfance avec des cannibales et des batailles en avion, c'était trop bien.
La plupart des gens, donc, ne me comprennent pas. Heureusement, je sais que vous n'êtes pas la plupart des gens, et n'émet aucun doute concernant le fait que vous avez vu et adoré Indiana Jones IV, et si pas, que vous avez une bonne raison. Ah, tiens, à propos, tant que j'y pense, concernant Indiana Jones IV, il faut que je salue Eölen et Peau Étique, et leur projet secret. Salut, vous allez bien ? Voilà, c'est fait. De quoi on parlait encore ? Ah, oui, les extra-terrestres. Autant vous le dire tout de suite, Uncharted n'en contient malheureusement pas. Par contre, Uncharted contient : [Attention, ce qui suit est un gros spoiler, si vous comptez jouer au jeu, ce que vous conseille si vous avez une PS3 à vous, ou que vous avez volée, je ne veux pas savoir, je vous invite très sincèrement à passer tout de suite au paragraphe suivant] des fusillades, une île perdue, des ponts qui s'écroulent, des courses en voiture, des jet-skis qui explosent, des pirates, des malfrats, des traitres, des temples oubliés avec des salles secrètes, un trésor maudit, des zombies espagnols dans un bunker nazi. C'est moins bien qu'Idiana Jones IV, certes, mais c'est déjà drôlement chouette. Surtout les zombies espagnols dans le bunker nazi.
Nous retrouvons donc nos amis anti-spoilers au début de ce troisième paragraphe. Je suis de votre côté les gars, mais diable, vous venez de manquer un chouette morceau du test. Enfin bon, passons. Techniquement parlant et sans spoiler (tiens en fait j'ai super spoilé tantôt à propos d'Indiana Jones IV, en parlant des extra-terrestres et des fourmis cannibales, tout ça, crotte de bique, j'espère que tout le monde a vu le film ... Si ce n'est pas le cas, il ne faut surtout pas lire le premier paragraphe, c'est important attention ! J'espère qu'il n'est pas trop tard ...) Uncharted, donc, met en scène Nathan Drake, une sorte d'Indiana Jones plus jeune et plus moderne, deux qualificatifs qui font plutôt peur en général si vous voyez les choses comme moi, avec un voile plein d'étoile merveilleuse sur toutes les choses anciennes du passé. Et pourtant, Nate, comme je l'appelle quand je l'engueule parce qu'il a fait game over, est un type plutôt attachant, avec un caractère sympathique et débonnaire, en espérant que je ne me trompe pas sur le sens de ce dernier mot. Quelques unes de ses vannes sont assez comiques, et son caractère a juste l'originalité qu'il faut pour se démarquer du quidam lambda et énervant que la plupart des jeux d'actions tentent de nous refiler en douce.
Nate s'avère être un chasseur de trésors, à la recherche dans cet épisode du très mystérieux Eldorado, comme dans le dessin animé avec le cheval rigolo. Il a à ses côtés deux compagnons, un vieux mec foireux dont j'ai oublié le nom, mais néanmoins plutôt sympathique, et une jeune reporter plutôt cool elle aussi. Comme vous pouvez le voir, les clichés sont bien là, mais, à la manière d'Indiana Jones IV, dont le spectre comparatif sera, je l'espère, présent tout du long de ce test, ils sont utilisés à bon escient pour qu'on ne s'ennuie pas, au contraire, qu'on s'amuse tout du long du jeu comme un petit garçon au volant d'une formule 1, sur une route pleine de petits animaux innocents. Les personnages et l'histoire sont donc d'un grand classicisme, mais les grosses cordes de l'histoire de la narration existent parce que, bien utilisées, elles ont prouvé leur bon fonctionnement, et ici, elles sont justement utilisées avec metaclasse, ne laissant au joueur que peu de répit, l'assaillant de rebondissements épatants, le tout servi par une mise en scène tout ce qu'il y a de savoureuse. Ah, tiens, le vieux s'appelle Sulivan, je viens de me souvenir. Parfait, ça fait pro de connaitre le nom des personnages.
Concernant le gameplay, Uncharted est un peu plus difficile à prendre en main le menu DVD d'Indiana Jones IV, qui ne nécessite que quelques appuis sur le bouton "enter", parce que je le regarde toujours en français, j'aime la voix chaude et rassurante d'Harisson Ford dans la langue de Valéry Giscard d'Estaing. Uncharted, lui, propose principalement des combats à base d'armes à feu diverses, et trouve une originalité dans l'utilisation vitale de la couverture. En effet, pour dormir elle est confortable et.. ahaha, sacré moi, non non, le fait de se planquer derrière un muret, ou une caisse, avant de décharger son pruneau sur l'adversaire. C'est intéressant car ça transforme chaque architecture de niveau en une mine de caches potentielles pour se mettre à l'abri des balles. Au delà de ça vous ne pouvez transporter que deux armes à la fois, une petite et une grosse, plus quelques grenades très difficles à utiliser. L'IA n'est pas bête, et essayera régulièrement de vous encercler, mais elle n'est pas super maline non plus, et parfois se mettra complètement à découvert sans aucune raison, faisant d'elle une cible aussi ardue à atteindre qu'un camion à l'arrêt, à bout portant, avec le conducteur qui klaxonnerait pour indiquer sa position et vous donner encore plus envie de lui tirer dessus tout de suite. Le challenge est néanmoins présent et bien dosé, les munitions ne sont pas légions, et quelques fois il faudra oser faire des cumulets sous le feu ennemi en essayant de récupérer le flingue d'une victime fraiche. C'est donc, à l'image de l'intrigue, classique mais très efficace, et on s'amuse énormément à dégommer les méchants.
Mais ce n'est pas tout, en effet, régulièrement Nate se devra d'escalader des trucs et faire tout un tas de pirouettes sur des gros cailloux, un peu comme Lara Croft, ou, mieux, Indiana Jones (par exemple.) Le gameplay est, là aussi, tout ce qu'il y a de plus efficace, et après un petit tutoriel au début du jeu, on arrivera sans problème a réaliser des mouvements tout à fait inaccessible au mortel de base. Ces phases permettent de varier les plaisirs, d'augmenter un peu le challenge, et aussi d'avoir l'air cool auprès des gens qui regardent l'écran et qui croient que ça demande des combinaisons de dix-sept boutons, alors que quasi tout se fait avec la croix et le rond, et ça c'est le mieux. Enfin, quelques séquences de jeu vous mettrons plus ou moins aux commandes de véhicules, et bien qu'en général elles soient un cran en dessous de la jouabilité nickel chrome du "vrai" jeu, elles sont tout à fait sympathique et amusantes elles aussi. Sauf les barils explosifs à contre courant, mais c'est pas grave.
Que rajouter ? Le jeu est sorti en même temps que la PS3 (je crois), et pourtant les graphismes sont épatants et variés. De nombreux petits détails renforcent cet état de fait, comme par exemple le fait que Nate soit tout mouillé après avoir fait trempette, une feature que tout le monde attendait depuis l'invention du jeu vidéo, ou alors par exemple aussi, les ombres en temps réel de la végétation sur le sol herbeux, qui flattent la rétine au point de lui faire du rentre-dedans et des avances tout ce qu'il y a de plus insubtil. C'est beau à donf. La musique, elle aussi, est très bien, des thèmes dignes d'un film d'aventure à la Indiana Jones IV, avec même quelques mélodies que l'on a plaisir de réentendre, comme le thème du menu principal que j'aime beaucoup. Enfin, concernant la durée de vie, ce n'est pas ultra-ultra, ça se boucle en moins de dix heures, mais ce sont d'excellentes heures, et au prix où on peut trouver le jeu aujourd'hui ce n'est vraiment plus un défaut valable. Voilà, j'ai tout dit, le test est fini.
C'est trop zarma great !
- Un scénario et une mise en scène classiques mais trop bien, avec des personnages typés et stéréotypés.
- Un gameplay aux petits oignons, varié et efficace.
- Graphismes et musique : trois petites étoiles sur quatre.
- Il y a un peu d'humour dedans.
C'est trop zarma bouffon !
- La rejouabilité à court terme est bof, mais bon, dans quelques semaines j'y rejouerais sans doute. Sauf que je jouerais au deuxième plutôt.
- Non, rien.
- Ah si, tiens, j'aime pas la pochette.
Uncharted est donc, à l'image, au hasard, d'Indiana Jones IV, une aventure que j'ai adoré. Elle ne révolutionne rien, ne se démarque pas par son originalité, mais excelle dans son domaine de façon impeccable. Je me suis amusé comme un petit fou du début à la fin, et j'en suis ressorti tout content d'avoir vécu un voyage si sensas. Je le conseille donc à toute la famille, surtout les moments où il faut tirer dans des gens pour les tuer.
[PS3] Uncharted : Drake's Fortune, Le Royaume des Crânes de Frigolite
