Bonjour bonjour !
Fanatique incontestable de la série Doctor Who, en partie grâce au talent incroyable du comédien David Tennant, j'ai récemment regardé cette série courte de 4 épisodes d'une heure, diffusé en Octobre dernier sur la BBC One.
Et comme Eölen se donne du mal à écrire quasi tous les jours sur Zana, je me dis que je vais l'aider dans la publication d'une série par semaine. Alors je vous en parle. A vrai dire, vous verrez vous-même, mais je pense que cette série-téléfilm n'est pas destinée à un large public.
Dave tient un studio de photographie avec Tanja, sa fille de 18 ans issue d'un premier mariage, et vit un bonheur sans faille avec sa femme Rita et leurs trois enfants, Evie (6 ans), Ewan (9 ans) et Paul (11 ans), ainsi qu'avec Lucy, la première fille de Rita, agée de 15 ans. Cette grande famille recomposée vit à Glasgow, ce qui donne lieu à des dialogues délicieusement accentués !
Le premier épisode commence par une journée mouvementée, où Dave doit gérer une séance photo avec des bébés pleureurs, et Rita est stressée pour l'examen qu'elle va passer afin de devenir institutrice. Comme l'indique le titre pourtant, il s'agit d'un père 'célibataire'... On s'attend donc à ce que ce couple soit déchiré, et l'accident ne se fait pas attendre et survient au bout d'à peine cinq minutes d'épisode : Rita, à vélo, se fait faucher par une voiture de police qui met la sirène en grillant un feu rouge. L'accident est violent. Puis cette violence brute laisse place à un écran noir. Et un flashback.
Nous voilà donc à la veille de son accident, où l'on découvre les personnages qui accompagneront Dave dans son deuil et la gestion des quatres enfants qui auront perdu leur mère.
Le traitement de ce deuil se fait d'une manière assez pure, car il ne s'agit pas d'étendre la douleur des proches, mais d'accompagner le père qui tente de s'en remettre. Pour cela, c'est une nouvelle ellipse qui nous transporte 10 semaines après l'accident.
Après l'accident, la vie a tenté de reprendre son cours, les enfants retrouvent le sourire ou le gardent, suivant leur réaction initiale (parce que le traitement des émotions est un délice de variations selon les personnages, il y a une vraie préoccupation de vraissemblable, et un questionnement important sur ces réactions chez les enfants), le père tente pour le mieux de garder la face, il tente de gérer ces gosses survoltés et leurs disputes.
La série se centre sur le personnage du père, désemparé et surmené, qui se fait aider dans l'éducation des enfants par Anna, la détestable soeur de Rita, et Sarah, la meilleure amie de Rita, l'institutrice d'Evie. Les personnages sont vraiment touchants, ils sont dans une retenue permanente (excepté Anna l'hystérique) et c'est là que transparaît leur peine et leur désarroi. Je ne m'en cache pas, j'ai beaucoup pleuré pendant ces 4 heures de visionnage. Toutes les émotions sont étonnament exacerbées malgré toute cette retenue : il n'était pas préparé à tout cela, Dave ne maîtrise plus rien.
Il y a, au delà de cette histoire simple d'un père célibataire, deux trames parallèles, toujours centrées sur Dave, qui est décidément de plus en plus surmené.
La perte de Rita va rapprocher Dave et Sarah jusqu'à ce qu'une romance secrète et difficile prenne place entre eux. Secrète et difficile, parce qu'il est encore tôt pour eux, et pour tout le monde, Rita est encore très présente dans les pensées de tous ; aussi Sarah est en couple.
Lucy, la fille aînée de Rita, est la plus perdue, car elle ne connait pas son père biologique, tandis que ses demi-frères et soeur ont toujours Dave. Elle exige donc de connaître son père, mais Rita avait gardé cette information bien secrête et ne voulait lever le voile sur ses mensonges que lorsque sa fille aurait 18 ans.
Aussi, de manière plus effacée, on suit le jugement qui doit aboutir à l'obtention d'une indemnité pour Dave et ses enfants.
Au niveau de la réalisation, le scénario est très bien écrit. Je l'ai déjà dit, j'admire le traitement des émotions, et les enfants sont tous très bien dans leurs rôles respectifs, ce qui est plutôt rare. Il n'y a pas de morale à l'américaine, il n'y a que des faits, des réactions et des singularités. Comme la série est centrée sur Dave, on se retrouve souvent dans ses préoccupations, mais il n'y a pas de paroles. Juste des images, de belles images. Le traitement des images n'est pas extraordinaire (pas de couleur surnaturelle comme dans Misfits, pas de cadrage rocambolesque comme dans The Fall) mais simple et épuré, sans erreur de script, une très bonne réalisation. La musique est douce et bien choisie je trouve, mais c'est certainement parce que j'ai adhéré à l'atmosphère (en fait non, elle est de Murray Gold qui a fait les musiques de Doctor Who, alors c'est normal...)
J'ai déjà trop écrit et il faut que je m'arrête, mais je n'ai pas encore mentionné les acteurs.
David Tennant est évidemment connu pour son rôle flamboyant dans Doctor Who, mais il est ici très sérieux et incarne un être torturé par ses émotions. Il y a aussi Mark Heap. Si vous faites un gros effort, vous reconnaîtrez peut-être Brian, l'artiste fou de la série Spaced (de et avec Simon Pegg et Jessica Stevenson). Par ailleurs, il s'agit d'une clique de comédiens britanniques que nous ne connaissons pas toujours : Suranne Jones qui joue le rôle important de Sarah, a pu jouer dans de nombreuses séries britanniques et écossaises, qui ne me disent strictement rien.
Au final, c'est un brin sentimental, un brin familial, un brin triste, pas franchement drôle, mais pourtant vraiment cool, bien réalisé, et je vous déconseille de chercher un "trailer" parce qu'il n'en existe qu'un par épisode et vous balance donc tout ce qu'il va se passer dans le 1er, 2ème, 3ème ou dernier épisode avec un accent écossais incompréhensible
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