Cette semaine j'ai envie de vous parler de bande-dessinée. C'est pourtant bien un domaine ou je ne connais pas grand chose. Et je crois qu'il est difficile de parler de ça, mais Zanarkand est l'endroit où l'on apprend à partager les choses que l'on a apprécié, non ? Et puis, j'ai bien réussi à apprendre à parler de séries télé à force de vous en parler, donc je me dis que pour les BD ça sera pareil. Même si j'en ai moins dont j'ai envie de parler. Et je crois qu'il y a moins d'aspects à développer que dans un jeu vidéo ou dans une série télé, donc j'risque de pas faire un truc très long, mais en même temps, est-ce un problème ? Non, je ne crois pas, d'autant que le temps de lecture sera plus court que le temps de jeu ou de visionnage d'une série télé, donc l'un dans l'autre on s'y retrouve, n'est-ce pas ?

Donc, la bande-dessinée dont je vous conseille la lecture aujourd'hui s'appelle Ibicus, et existe en série de quatre volumes publiés entre 1998 et 2001 ainsi qu'en intégral avec tout dedans, parue en 2005. L'auteur en est Pascal Rabaté qui a fait pas mal d'autres histoires, mais j'peux pas vous dire du tout si il est connu. Il doit l'être puisqu'il a reçu un prix à Angoulême, prix du meilleur album pour le second de la série dont je vous parle. Il est auteur et dessinateur de cette série qui s'inspire d'un roman écrit par Alexis Tolstoï, parent de Léon, auteur russe assez obscur.

L'histoire est celle d'un jeune homme russe à qui on prédit un avenir radieux, fait d'aventure et de richesse. Alors que le monde s'effondre autour de lui, il décide que c'est son grand moment et se lance dans des péripéties incroyables, entouré de personnages abracadabrantesques. Son aventure à travers le monde est une joie à découvrir, tant elle part dans un sens puis dans un autre. Le héros, longue silhouette charnue n'est pas sans rappeler Don Quichotte et l'histoire pourrait être rapprochée du style picaresque dans lequel les personnages vivent des aventures aussi bien grandioses que ridicules. Il y a beaucoup d'idée incongrue et un sens de la narration vraiment incroyable dans cette bande-dessinée. Le rythme est en vague, parfois très lent, avec des planches quasiment dénuées de mouvements, et parfois très rapide, avec des formes distendues et des couleurs dans le noir et blanc.

Car oui, c'est une bande-dessinée en noir et blanc. On est bien loin des mangas puisqu'il y a là beaucoup de gris et des aplats de gris partout. Les traits des personnages sont fondus dans des formes floues et les courbes remplissent des pages grisâtres. Ce n'est pas triste pour autant et les oppositions de teintes donnent une vraie force à la narration. Je serais bien incapable de rapprocher ce style graphique de celui d'un autre mais j'ai trouvé quelques belles images pour vous montrer ça, et ça m'arrange bien, je vous l'avoue.

Du coup, c'est quatre volumes d'une histoire vraiment chouette, servie par un dessin épatant, le tout entouré de couvertures souples très agréables sous les doigts. A lire, donc, si vous en avez l'occasion !