Encore une critique de livre ? Et oui, je lis beaucoup en ce moment. Et c'est du Space Opera cette fois, c'est n'importe quoi. Une petite explication qui n'a rien à voir avec le bouquin en lui-même s'impose donc. Oui, s'impose, parce qu'on est comme ça à Zana, on aime bien parler d'un peu n'importe quoi avant d'attaquer le sujet. C'est la couleur locale, le bleu convivial.
Donc, samedi dernier, je suis allé au lavomatique le plus proche. Se faisant, je me suis dit que j'allais faire un tour au libraire de quartier qui se trouve à côté. J'habite dans un quartier un peu excentré mais avec plein de chouettes commerces. J'entre donc, et vais voir le rayon SF. Il y a bien un ou deux bouquins qui m'intéressent, notamment
La horde du Contrevent de Damasio, mais pas de Miéville, alors que c'était un peu ça que je venais chercher. Je discute finalement avec le vendeur, qui me conseille plusieurs bouquins, bien qu'il ne les ait pas. Il me dit finalement qu'il est fan de SF, plutôt du spatial alors que je recherche de l'urbain. Mais bon, il me conseil
L'oreille interne de Silverberg puis va dans sa réserve me chercher un bouquin qu'il m'offre. Et ce bouquin, qu'il m'a donc filé gratos, c'est
L'homme des jeux, de Iain M. Banks !
Il me le présente comme ayant révolutionné le Space Opera, un genre que j'ai découvert par Jack Vance et que j'aime assez. Un genre qui consiste à décrire des civilisations originales que les héros explorent, tels des aventuriers de l'espace. Et souvent il y a peu de combats. Curieux, je m'attaque donc à ce bouquin en attendant que ma lessive ne se termine. Et je suis très content qu'il me l'ai offert, parce qu'il est vraiment pas mal !
Bon, il est assez long, avec plusieurs passages pas très intéressants, ça met un long moment à démarrer et on est parfois un peu perdu dans cet univers complexe, mais les bonnes idées foisonnent et les personnages sont intéressants. Le héros, Gurgeh, est un joueur professionnel, à qui on propose d'aller essayer un nouveau jeu, dans une civilisation éloignée. Lui fait partie de la Culture, une civilisation basée sur la liberté absolue, permettant à ses membres de modifier leurs corps à leur guise et de travailler le moins possible. Des robots intelligents s'occupent des tâches pénibles et les humains n'ont qu'à s'occuper de culture et d'art. Une sorte d'utopie anarchiste, permettant plusieurs niveaux d'analyse,
si ça vous intéresse. Le jeu qu'on lui propose d'essayer est central dans la civilisation de l'Azad, une civilisation bien différente de la Culture, plus proche de la notre par bien des aspects. Elle est basée sur la concurrence, la violence et la domination.
Le héros, et nous avec, passe d'une civilisation à l'autre, découvrant les inconvénients de l'une ainsi que ses défauts à lui, qui lui font voir de façon négative les différences, alors que toutes ne sont pas négatives. Il ne vient pas en anthropologue, mais le jeu lui permet de découvrir les autres, leurs façons de penser et de se comporter en société. Car le jeu est un reflet de la société dans son ensemble, et comprendre le jeu, c'est comprendre les gens.
Si le déroulement est relativement attendu, avec peu de rebondissements grandioses, j'ai néanmoins été surpris d'apprécier la lecture. Les échanges entre les personnages sont intéressants et les parties sont racontés d'une agréable manière, bien que l'on sache très peu de chose du jeu en lui-même. C'est un peu dans le style du manga
Hikaru no go, avec en plus une bonne couche de réflexion sociale, qui n'est pas de la critique pure mais plutôt de la confrontation entre des idéaux. Pas moraliste donc, mais plutôt positif, et critique par rapport à bien des idées mises en avant par la plupart des fictions modernes.
C'est frais, sympathique et ça se lit assez vite, bien qu'assez long. C'est le premier volume d'une série qui se déroule dans l'univers de la Culture, mais je ne connais pas encore les autres. Si c'est votre cas, je veux bien votre avis ! Et sinon, votre avis sur le Space Opera en général, puisque c'est un genre assez particulier !