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> [PC] Diablo III, La névrose accessible aux masses
Mortis Ghost
Écrit le : Mardi 25 Septembre 2012 à 10h48


Le quatre-vingt septième fantôme
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Groupe : Super Modérateurs
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Année : 2012
Développeur : Blizzard Entertainment
Editeur : Blizzard Entertainment
Genre : Hack'n Slash
Joueurs : 1 à 4 (online)

Le vieux fermier était assis sur son tabouret en bois, mangeant - seul, comme d'habitude - un peu de sa pizza congelée saumon-épinards-tomates tout en regardant vaguement l'âtre crépiter. Il était à l'abri de l'hiver dans sa petite cahute, la chaleur timide de son modeste foyer était rassurante, et un doux sentiment de simple bonheur passa un instant dans la tête du vieil homme. Un instant seulement, car, comme un réflexe, au moment où cette joie le touchait discrètement, son regard se posa sur ses anciennes armes, rouillées aujourd'hui, entreposées dans un coin sombre. Le réconfort du feu s'évapora aussitôt et il ne put s'empêcher de tendre la main vers la garde de la plus grande épée, la plus abîmée aussi, et de la tirer doucement vers lui. L'arme était belle mais bien trop usée pour servir encore, elle n'était aujourd'hui que la relique d'une période révolue, un âge où il n'était pas encore seul, où il partageait chaque jour son pain avec ses amis, où le mot quotidien n'avait pas autant de sens : l'imprévu et le danger étaient alors ses compagnons de route. Soudain la sonette retenti et fit sursauter le fermier. Il secoua la tête comme pour en faire tomber les souvenirs, et se leva avec regret pour ouvrir la porte : c'était le facteur, il avait un colis pour "Monsieur Docteur Mortis Super-Ghost IV le gigaguerrier (c'est son nom complet)" OH WOAW C'EST DIABLO 3 ! IL EST ENFIN SORTI, TROP OUF-ZIPETTE LES MECS !

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Le gros lazer, sans aucun doute mon sort préféré du sorcier. Boum Badaboum Baaaaa !

Le fermier-guerrier ouvrit immédiatement le lecteur DVD de son ordinateur et installa le jeu, trépignant d'impatience. Il en profita pour brancher son casque-micro et appeller ses anciens camarades, ou tout moins ceux qui étaient encore en vie : la nouvelle était primordiale : on allait casser du streumon en pagaille, looter du stuff de badass et farmer comme des cochons. Après une longue petite installation et quelques soucis de serveur dont l'internet entier s'est moqué des heures durant, le jeu se lancut enfin et bon je vais arrêter de parler au passé et à la troisième personne parce qu'en plus je ne maitrisi pas bien la conjugaisais de la périodé d'avant le présent. Diablo III donc, le messie, l'enfant divin, celui-qu'on-a-attendu-pendant-douze-ans-quand-même-Blizzard-ils-exagèrent. Enfin bon honnêtement j'ai pas vraiment passé ces douze ans dans un fauteuil les bras croisés en regardant un mur le regard faché. D'ailleurs je l'attends en vrai que depuis que j'ai redécouvert - il y a pas si longtemps - que Diablo II fait partie de mon super-flat-top (un concept de top sans haut ni bas, il faut que je vous en parle plus tard), mais bon, sans durer une grosse décénie pour autant, c'était pas de l'attente de tapette, c'était de la grosse attente lourde et difficile, avec des yeux qui saignent et des ongles qui poussent. Comme la veille de Noël qu'on arrive pas à dormir mais pendant des mois entiers, au point d'aller chercher le jeu à minuit lors de sa sortie afin de s'éviter une nuit à fixer le plafond. Et oui, je suis un hardcore fan, je ... j'ai un peu honte, oui, c'est vrai, enfin ahlàlà la vie parfois vous savez on pense que et puis en fait non. Les choses sont comme ça.

A propos du jeu, et bien heu c'est un hack'n slash tout ça tout ça c'est super y'a cinq classes de personnages et plein de monstres à tuer en cliquant comme des débiles à l'infini, les décors sont jolis et j'ai coupé la musique pour mettre du Georges Moustaki à la place, c'était trop fun. Fin du test.

Le flat-top des plus :

- C'est Diablo III

Le flat-top des moins :

- Heu il faut être connecté à internet tout le temps mais tout le monde le sait maintenant.

OK c'était pas un test très professionel et en plus j'ai menti pour la partie avec Georges Moustaki, j'écoutais du Gangsta-Rap en fait. Pardon. Mais la tâche en vérité est difficile : Diablo III est un jeu à la base simplissime : un RPG-action vu du dessus extrèmement répétitif, basé principalement sur les objets que laissent aléatoirement choir les adversaires vaincus (et un peu aussi sur le choix de ses neuf compétences - trois passives et six actives), le tout pendant quatre actes, enrobé dans quatre niveaux de difficultés qu'on se coltine d'affilée (en finir un permet d'accéder au suivant avec le même personnage, et ainsi de faire quatre fois le jeu en entier, c'est un principe qui existe depuis toujours mais qu'on trouve dans peu de styles de jeux : les hack'n slash et les shoot-them-up principalement. Aucun rapport. Je ferme cette parenthèse maintenant.) Et pourtant il y a tant à dire sur ce jeu ! Répétitif, oui, mais incroyablement addictif aussi, encore plus que son grand frère, si pourtant c'est possible, et ce grâce à un équilibrage quasiment machiavélique de chaque détail (encore plus maintenant après quelques patchs) et à une foulitude de petites choses bien pensées qui menottent n'importe quel homme normal au monde magique de Sanctuaire. OOOOoooooh OOOOOOuuuuhh (bruits d'angoisse).

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Ces screenshots sont pas terribles, un peu flous et pas exactement comme dans le jeu. Du travail de cochon.

Bon passons vite sur l'histoire, seul véritable gros point noir. Alors que l'intrigue de D2 était sobre mais pleine d'ambiance et d'inquiétude, celle de D3 tombe dans l'heroic-fantasy pseudo-dark de seconde zone. C'est vraiment pas intéressant, et on fini assez vite par passer les dialogues un peu trop nombreux, puis à détester de plus en plus les personnage qui s'invitent combattre à nos côtés sans cesser de parler à tout bout de champ de trucs pas intéressants. C'est pas un drame en soi, mais ça fout un coup à l'ambiance qui faisait partie prenante de l'expérience dans le deuxième opus. BRAVO BLIZZARD, JOLI TRAVAIL. Heureusement l'atmosphère peut compter sur les graphismes et le travail artistique pour se ratraper un peu, car du boulot a été opéré de ce côté là. Les environements sont magnifiques, variés et plein détails, avec un petit effet illustration qui marche du tonnerre, surtout dans les deux premiers actes. On prend vraiment plaisir à se ballader et à observer les différents lieux - avant de les innonder du sang de nos victimes dans d'horribles bruits de craquement d'os tout en s'esclafant d'un rire putride, mais dans l'oeil le regret bientôt éteint d'un temps où l'on était normal, où l'on avait peur de la violence, oh, mon dieu, que suis-je devenu, Dieu pourquoi ?

Mais bien sur vous vous en doutez le gros du gâteau se trouve dans le gameplay ! Et si jamais cliquer comme un frénétique sous speed n'aura été si fun, il y a pas mal de raisons qu'on peut tenter d'expliquer, en plus de la soif de nouveaux équipements encore plus balèzes et encore plus jolis, bien sur. Une grande refonte a tout d'abord été opérée du côté des compétences : l'arbre et ses choix définitifs terrifiants a disparu, à la place on débloque maintenant tous les pouvoirs magiques dans un ordre prédéfini, sans avoir de décision difficile à prendre, et on se retrouve donc avec la palette complète une fois le niveau maximum (60) atteint, ce qui permet de faire son build sans peur, ainsi que de tenter de nouvelles approches à n'importe quel moment si vous vous faites démonter par un méchant un peu trop méchant. C'est vachement chouette je trouve, même si on perd ce petit côté RP et construction de personnage unique héritée du RPG, mais qui n'avait pas tant de sens dans un soft autant orienté action. La stratégie s'en trouve plus dense au moment du combat, surtout que le nombre de compétences disponibles par personnage est plutôt vachement grand, et diversifiée par un système de runes que j'ai pas envie de vous expliquer mais qui voilà c'est cool. Les descriptions techniques c'est pas vraiment mon truc, vous le savez bien pourtant.

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Du coup je vous met plutôt différents sets d'armure du Féticheur. Sympa non ?

Ajoutez à cela un système de craft assez sympa, bien qu'un peu anectodique, une courbe de difficulté impressionante démarant au pré-primaire et terminant à la section tortures indiennes interdites au musée de l'horreur infini, et quelques systèmes supplémentaires vraiment bien pensés, qui permettent de conserver la motivation une fois ces niveaux infernaux atteints, tel que les charges Néphalem qui augmentent les chances de trouver des objets rares à chaque monstre-champion vaincu, ou l'Hotel des Ventes permettant, si le loot se fait trop rare, d'aller acheter de bons objets directement aux autres joueurs du monde entier. C'est cool. A propos de ça, et maintenant que j'arrive à la fin de mon article, il faut que je vous dise, si je parle de ce jeu avec tant de conaissance dans le regard et de sérieux dans la voix, si j'ai en effet l'air d'en connaitre intimement tous les aspects les plus obscurs, c'est parce qu'en effet j'ai terminé - à l'aide de mon camarade Corbal alias Monsieur X - ce légendairement ardu mode Armageddon. Et cela une demi-heure avant l'application obligatoire du patch 1.04 qui a fait baisser légèrement la difficulté générale. Et oui, un conquistador, un gladiateur, un héros. Les mots sont nombreux mais poitent vers le même homme, la silouhette découpée devant le soleil couchant. Non, pas la peine de l'applaudir, le guerrier-fermier est modeste, il n'aime pas l'esbrouffe, il apprécie votre admiration candide, mais tout ce à quoi il aspire maintenant c'est de retrouver la douce chaleur de sa cabane miteuse, et de se reposer un peu, en attendant la première extension. N'importe qui d'autre aurait pu le faire, vous aussi, vous le pouvez encore. Enfin, non, vous ne pouvez plus, le patch est sorti maintenant, ce n'est plus possible. Uhuhu.

Le vrai flat-top des plus

- Un jeu addictif comme du crack
- Un principe simple mais paufiné à l'extrème, plein de détails bien pensés
- Une durée de vie gigantesque, grâce aux quatre niveaux de difficulté, mais aussi à une galerie de trophées immense.
- Une très bonne ambiance graphique
- Oh mince j'ai pas parlé du fait qu'il y ai plus les potions et que les paterns des boss sont mieux pensés et que oh et puis pffff

Le vrai flat-top des moins

- Une histoire totalement naze, et qui s'impose un peu trop au joueur
- La distribution du loot de qualité est un peu avare, mais normalement ça a été reglé dans les derniers patchs
- Le jeu prend vraiment tout son sens en multi - et d'ailleurs il est obligatoire d'être connecté tout le temps à internet
- A priori si ça vous intéresse vous l'avez déjà acheté - et sans doute terminé
- J'ai les chevilles qui enflent avec tout ça

Il y a des jeux qui marquent par le génie de leur gameplay, par le sens épique de leur narration, ou par un élément magique secret qui fait qu'on s'en souvient toute sa vie. Diablo III ne contient pas véritablement un seul de ces ingrédients et pourtant il est proche de la perfection. Diablo III capture son joueur dans une spirale fantastique de plaisir ludique bête et efficace, et le fait avec talent. L'attente n'était pas veine, après plus de quatre tours du même manège interminable, l'envie d'y retourner s'atténue mais ne s'éteint pas.
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