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> [X360] Dark Souls
Shadow Gate
Écrit le : Vendredi 01 Février 2013 à 21h44


Canidé ténébreux
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Pénétrons ensemble dans un univers de désespoir, de fatalité, dont la seule issue est la mort. Et cette-dernière pourrait sembler la plus sympathique des options, croyez-moi. Il y a des personnes qui avancent que les jeux vidéo sont devenus une distraction populaire et familiale, une détente sans envergure avec la même intensité et les mêmes bénéfices pour le cerveau qu’une émission de Vincent Lagaff. Bref, vous en avez entendu parler, de cette vague générationnelle des « casual gamers », des gens qui jouent aux jeux video comme l’on déguste un petit suisse. Je n’ai rien contre, loin de là, je me place même volontiers dans cette catégorie de personnes qui osent affirmer « je joue juste pour m’amuser ». Allons bon. Est-ce que cela veut forcément dire qu’on ne peut pas apprécier un jeu qui sache faire appel à la ténacité, à l’opiniâtreté, au courage infini du joueur tenace et exigeant ? Un jeu qui fait suer, qui vous fait puer le rance ?! A quoi sert cette introduction ? Ces questions rhétoriques ? Je me le demande… vous aussi ? C’est que vous n’avez jamais osé insérer le saint graal sadique dans votre console, que vous n’avez jamais osé plonger dans le monde obscur de Dark Souls où la mort vous tourne autour au point de devenir une amie intime…

Il y a ces jeux qui marquent une époque. Par un parti pris, une décision, un élément, un coup de génie. Quelque chose qui va au bout, ne s’arrête pas en chemin, décide de jouer à fond la carte de son crédo, de sa bonne idée. Dark Souls est de ces jeux-là. Développé par From Software, Dark Souls est un jeu qui a su aller au bout de son entreprise : celle de vous faire vivre une expérience de jeu différente, réellement traumatisante, à même de changer votre nature de joueur. Croyez-moi, après être allé au bout de ce jeu, plus aucun mode difficile ne m’effraie, peu importe le titre qui me fait face… car Dark Souls, c’est ça : la difficulté, l’horrible difficulté. Celle qui fait appel à votre force intérieure, votre courage, votre détermination, votre ténacité. Vous en aurez besoin, et de toutes vos forces, pour affronter les épreuves de ce monde terrifiant et lugubre, où tous les éléments semblent s’être rassemblés en une seule et unique volonté absolue : celle de vous mettre à mort.

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Un jeu pour masochiste, direz-vous ? Un stupide gameplay fonctionnant sur la seule formule éprouvée et gavante du die & retry ? Vous vous fourvoyez, messires. Dark Souls ne vous prendra jamais en traître, ne vous fera jamais croire que les choses seront faciles : dès le début de l’aventure, le ton est donné, avant même de commencer à jouer, la boîte du jeu vous met en garde : préparez-vous à mourir. Ce n’est pas uniquement un avertissement, ou un coup de pub éhonté : c’est un principe de jeu, une mécanique absolue, car Dark Souls repose entièrement sur ce concept. Oui, vous allez en baver, oui l’écran « Vous êtes mort » va devenir un message presque subliminal tant il va s’afficher à vos yeux fatigués et nerveux, mais non, ce n’est pas pour votre mal, car vous allez aimer ça. Vous allez mourir, vous allez en avoir besoin. C’est ainsi, le cycle éternel de mort et de résurrection est à la base du gameplay de ce titre atypique et exigeant.

Dark Souls se déroule dans un monde médiéval fantastique de type dark fantasy… très très dark. L’humanité est sur le déclin, souffrant d’un fléau terrible transformant peu à peu la population en carcasses pourrissantes, des zombies perdant lentement la raison pour devenir des créatures agressives et inhospitalières, totalement folles de rage et de haine. L’âme des hommes a été touchée par un fléau, qui trouve peut-être sa source dans les anciennes légendes, parlant du renversement des dragons et de la conquête du feu par Gwen, le seigneur des Cendres, et ses terrifiants alliés. Ce nouvel âge de prospérité est à présent sur le déclin et une nouvelle ère est sur le point de s’ouvrir, où tout va basculer. Un être en sera le principal acteur, et cet individu inattendu, chétif, sans intérêt, totalement ignorant et ignoré, c’est vous : une carcasse, un être sur le point de perdre son humanité, perdu dans les geôles de l’asile des morts-vivants, une forteresse où sont envoyés les rebuts de votre espèce. Mais aussi pitoyable et sans intérêt soyez-vous, c’est à vous de mener ce monde sur une nouvelle voie, en vous frayant un chemin parmi les horreurs et les dangers les plus incroyables pour découvrir la vérité et écrire une nouvelle page de l’histoire.

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Evasif ? Troublant ? Et vous n’avez encore rien vu, car le jeu démarre ainsi, sans autres précisions, sans autre mise en abîme. L’univers dans lequel vous évoluez se découvre au fur et à mesure de votre avancée dans ses contrées ouvertes, par vos rencontres (rarement amicales). Peu de dialogues, peu de références. Vous découvrirez l’histoire de ces terres et votre propre destinée en la vivant en direct, ou en enquêtant sur les objets que vous possédez, sur les personnages que vous rencontrez. Personne ne vous prendra par la main, vous n’aurez pas de guide : ce sera à vous de vous débrouiller. Du début à la fin, vous serez seul, et vous mènerez vos choix selon vos motivations propres en essayant de comprendre, prisonnier du destin que vous êtes, votre rôle à jouer dans cette grande aventure, qui se déroule sous vos pieds hagards, à mesure que vous avancez, petit à petit, trop surpris que vous êtes de survivre aux terribles épreuves qui vous attendent.

Vous aurez l’opportunité de personnaliser brièvement le physique de votre avatar, de le nommer, de choisir sa classe de base, avant d’être plongé dans le jeu. A peine quelques minutes après le début de votre aventure, vous voilà déjà assaillit par un adversaire colossal, alors que vous n’avez rien pour vous défendre. Devez-vous l’affronter ? Devez-vous fuir ? Aucune indication à l’écran. Si une issue existe, démerdez-vous pour la trouver. Dark Souls est ainsi fait : vous abordez l’action selon vos envies, vous faites vos tentatives, vous subissez vos échecs, vous réfléchissez aux possibilités qui vous sont offertes et priez pour prendre la bonne décision. Ce n’est que le début : cette attitude de joueur réfléchi, il va falloir la conserver tout au long de votre partie. Cerveau en ébullition, réflexes aguerris, connaissance de votre environnement, de vos capacités, de vos ennemis, de votre équipement, seront les garants de votre survie.

Mais tout cela ne vient pas tout seul. C’est l’expérience qui mène la baraque. Vous êtes libre d’évoluer de la manière qui vous convient le mieux. Vos adversaires libèrent une certaine quantité d’âmes à leur mort, que vous pouvez dépenser lorsque vous arrivez à des feux de camp, afin d’augmenter vos diverses capacités dans les compétences qui vous intéressent. Le nombre de builds possibles est absolument effarant, et dans tous les cas, vous allez suer, peiner et mourir encore et encore jusqu’à trouver la voie qui vous convienne, celle dans laquelle vous allez finalement vous conforter jusqu’à la fin du jeu, au point d’y exceller et d’avoir l’impression de dominer votre sujet. Gardez seulement à l’esprit que vous n’aurez arpenté qu’une seule des nombreuses voies d’évolution offerte à vous, et qu’il y avait bien d’autres manières d’arriver au bout de votre quête… et alors, vous vous rendrez compte, tout à coup, que vous n’êtes qu’un piètre expert face aux nombreuses possibilités de gameplay existantes : bretteur, agent infiltré, archer de précision, décocheur de flèches rapides, armure vivante, bourrin aussi lent que dangereux, féroce combattant démuni de protection, esquiveur émérite, pyromancien, mysticien doté des pouvoirs de la vie et de la mort, qu’en sais-je ? Qui peut réellement se vanter d’avoir exploré toutes les voies s’offrant au joueur dans sa lutte acharnée pour la survie ? Laquelle est la meilleure ? En quelles circonstances ? Personne n’a la réponse, je pense…

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Plus théoriquement, le jeu vous permet de vous équiper de divers accessoires dans chacune de vos mains : soit deux armes, soit une arme et un bouclier, soit une arme à deux mains, soit des sortilèges, etc. A vous de voir ce que vous voulez tenir, tout en prenant en compte le fait que le port d’objet modifie les déplacements de votre personnage, vous rend plus lent, moins discret, ou peut vous apporter d’autres types de malus, ou de bonus. Ces divers équipements sont attribués aux deux touches latérales du pad directionnelles, tandis que les flèches haut et bas sont réservées aux objets d’usage courant et aux sortilèges.

Les sorts ne sont guère ma tasse de thé, car je n’ai pas joué orienté magie, mais ils sont typiques de la manière dont le jeu procède dans son manque de soutien au joueur : leur emploi demande une certaine technique et des prérequis qui ne s’inventent nullement. Mais ne vous attendez pas à ce qu’un PNJ vous montre comment faire, ou qu’un bête tutorial s’acharne à vous enseigner la théorie de la boule de feu de A à Z. Vous voulez faire de la magie ? Démerdez-vous. Faites des essais, voyez si ça marche de cette façon, ou d’une autre, si cela nécessite le port d’un médium, s’il faut favoriser certaines statistiques ou pas. Le jeu ne vous guidera que très peu, les indices étant à votre disposition tant que vous faites l’effort de les chercher. Encore une fois, on ne vous prend pas par la main : vous devez découvrir, réfléchir, vous investir ; cela fait partie de votre quête.

En sus de vos armes et des sortilèges, votre personnage est capable d’esquiver, de parer, de porter des coups faibles et rapides, ou des coups forts, qui l’exposent d’avantage. Il existe également une contre-attaque, qui s’ajuste sur un timing très précis lorsqu’un adversaire vous porte un coup. La réussir est très gratifiant… la rater vous sera fatal. Les monstres qui vous font faces ne sont pas tendres : ils sont acharnés, intelligents, machiavéliques et dangereux. Ils veulent votre mort, ni plus ni moins, et ne renonceront pas tant qu’ils ne vous auront pas envoyé ad patres. Gardez toujours à l’esprit que c’est eux, ou vous, et si vous ne vous sentez pas d’affronter un ennemi qui semble trop puissant, essayez de ruser, de vous faufiler. Il y a toujours moyen d’avancer, tant qu’on le fait en cogitant, en pesant le pour et le contre, en ajustant sa stratégie. Les bourrins sans cervelle n’iront pas bien loin dans le monde de Dark Souls, les subtilités de son gameplay se découvrant au fur et à mesure des expériences menées, et des contre-performances qu’on ne manquera pas d’accumuler.

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Les feux de camp seront donc vos plus précieux amis. Disséminés aux quatre coins des endroits lugubres que vous traverserez, ils servent de check point, de points de repères, de lieux de repos (encore qu’ils ne soient pas toujours forcément sûrs) et ce sont également les seuls endroits où vous pouvez dépenser les âmes que vous aurez glané sur les cadavres de vos ennemis afin de monter de niveau. Les feux de camp permettent également de redevenir humain, ce qui est au cœur du gameplay du jeu.

Vous vous souvenez que je vous avais dit que vous commenciez la partie dans la peau d’une carcasse ? Et bien cet état n’est pas définitif. En dépensant des objets rares, appelées « humanités », que vous pouvez trouver dans les environnements hostiles que vous traversez ou en détruisant un certain nombre d’ennemis sans mourir, vous pouvez retrouver votre état humain initial. Sous cette forme, vos statistiques sont prises en compte à 100%, ce qui n’est pas le cas lorsque vous êtes une carcasse (et oui, vous faites la majorité du jeu en mode « handicap », sympa non ?). Humain, vous êtes donc bien plus fort et résistant… ce qui ne vous rend de loin pas invincible, seulement serez-vous à même de supporter deux ou trois coups supplémentaires avant de mourir. Donc il convient de rester prudent en toutes circonstances. Vous aurez également la possibilité d’invoquer des esprits alliés quand vous êtes humain, ce qui est impossible sous forme de carcasse. Ces alliés peuvent vous aider à affronter vos adversaires et à traverser les pires épreuves… et croyez-moi, vous aurez VRAIMENT besoin d’eux par moments : je vous rappelle que vous traversez un monde cruel et sans pitié, à vous de mettre toutes les chances de votre côté.

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Etre humain est vraiment trop cool, et n’aurait que des avantages si cela n’avait pas aussi des inconvénients vraiment très… très… TRES chiants. Et par ces inconvénients on touche à l’un des points négatifs du jeu (il était tout de même temps) : les invasions. Lorsque vous êtes humain, le mode online du jeu est pris en compte et un autre joueur peut vous envahir : il pénétrera donc dans votre partie dans l’optique de vous mettre en pièces, afin de vous dérober vos âmes et de gagner des objets bonus. Vous avez aussi la possibilité d’envahir d’autres joueurs, mais personnellement je ne l’ai jamais fait, car je ne vois pas l’intérêt de venir gâcher la partie d’une personne qui galère déjà suffisamment à survivre face aux monstres qui lui font face dans sa partie classique. Malheureusement, tout le monde n’a pas ma mentalité, et vous risquez fort de vous faire envahir lorsque vous prendrez le risque de redevenir humain… le jeu gère sur la plupart des zones une cohérence par rapport à votre niveau et à celui de votre envahisseur, sauf en un lieu précis, sorte d’arène online où tous les niveaux peuvent se rencontrer. Seulement, j’ai l’impression de n’avoir que des PGM qui m’envahissent parce que je me fais systématiquement botter le cul. De plus, je suis régulièrement visité par des hordes d’envahisseurs, des joueurs qui se regroupent avant de venir foutre le dawa chez les autres. Sympathique programme, car oui, vous pouvez également invoquer d’autres joueurs dans votre monde afin de vous aider à passer quelques étapes ardues.

Autre capacité online « passive » : la possibilité de laisser des messages au sol, afin d’informer les autres d’éventuels pièges, passages particulièrement difficiles, ou simplement pour se souhaiter bonne chance. Si tous les joueurs évoluent dans des mondes parallèles les uns aux autres et ne peuvent se rencontrer qu’en s’invoquant ou en envahissant, ces messages laissés çà et là se retrouvent chez tout le monde, ce qui a un petit côté insolite, amusant, et permet de se sentir moins seul. C’est également suite à de bons conseils, dans certains passages vraiment difficiles, que j’ai pu m’en tirer sans trop de mal : comme quoi, la coopération, même passive, ça a du bon et je remercie encore l’auteur du message « essayer arme divine » lors de mon passage dans le tombeau des géants… ça a mis fin à plusieurs jours d’errances et de désespoir. De même, vous croiserez parfois des flaques de sang par terre, et vous aurez la possibilité, en les examinant, de voir se dérouler sous vos yeux les dernières secondes de vie d’un autre joueur, qui se trouve dans la même zone que vous, mais dans « son » univers, à peu près au même instant… ainsi, vous pouvez étudier la façon dont il est mort, ce qui a pu lui arriver. Ceci vous permet plus ou moins de vous préparer à ce que vous risquez vous-même de subir sous peu… ce n’est guère rassurant, mais assez instructif.

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Votre autre allié de poids sera l’Estus. Cette petite fiole remplie de… royal jelly ? sera votre meilleure amie durant le jeu. L’Estus est le seul moyen de regagner de la santé au cours de vos aventures. Seul petit hic ? Elles sont en quantités limitées dans votre inventaire. Vous ne pouvez pas en porter plus de cinq (ou dix sous certaines conditions) en temps normal, et elles ne se rechargent que lorsque vous vous restaurez à un feu de camp. Seul autre petit hic ? A chaque fois que vous vous reposez à un feu de camp, tous les monstres que vous aviez occis réapparaissent. Amusant, non ?

Cela pourrait paraître fastidieux, mais finalement ces repops de monstres en masse sont les bienvenues car ils tempèrent les allers et venues entre les feux et obligent le joueur à agir stratégiquement et à gérer au mieux ses montées de statistique dans les moments propices. Cependant, il faut prendre garde : accumuler une tonne d’âmes sur soi incombe d’être certain de pouvoir les conserver. A chaque fois que vous mourez, vous vous réveillez au précédent feu de camp que vous avez visité, et vous perdez toutes vos âmes. A vous de vous rendre sur le lieu de votre précédent trépas pour récupérer ces âmes avant qu’elles ne disparaissent… seulement, si vous mourez une nouvelle fois en chemin (et cela risque d’arriver, croyez-moi), votre précédent quota d’âmes sera perdu à tout jamais. Jouer de manière intelligente, réfléchie et prudente : Dark Souls est à lui seul une leçon d’attention, de ténacité et de patience, croyez en la parole de votre humble serviteur.

Mais finalement, qu’est ce qui peut bien pousser le joueur à s’acharner à ce point, alors que tous les éléments de ce jeu diabolique semblent avoir été assemblés en vue de freiner sa progression et de lui mettre le plus de bâtons possibles dans les roues ? Eh bien c’est que l’univers de Dark Souls est riche, magnifique, complexe et affolant de créativité, d’ingéniosité. On est poussé par la curiosité de découvrir de nouveaux horizons. Le game design, la structure des niveaux, l’enchevêtrement labyrinthique des différentes zones de jeu, sont une leçon de maître dans le genre de l’action/aventure : des plus hautes tours d’Anor Londo, aux plus basses fosses des ruines de la Nouvelle Londo, en passant par les passerelles moisies du Hameau du Crépuscule, tout est d’une cohérence visuelle à tomber, d’une richesse structurelle, architecturale et stylistique attirante, intrigante… angoissante.

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Car l’univers de Dark Souls est ainsi fait : peuplé de créatures immondes, remplis de lieux obscurs, glauques, angoissants, votre périple est un voyage horrifique autant qu’épique, et vous tremblerez tout à la fois d’effroi et d’excitation en empruntant les souterrains labyrinthiques et poisseux des égouts humides ou les parois venteuses de la vallée des Drake. Vous prendrez une ultime respiration avant de franchir les manteaux de brume, symbole de la présence imminente d’un boss terrifiant, qui va certainement vous donner une bonne fessée avant de vous renvoyer à votre feu de camp la queue entre les jambes.

Les boss de Dark Souls sont démentiels. Ils valent à eux seuls l’achat du jeu. Leur design, leur monstruosité, leur attitude, leur histoire : tout en eux est génialissime. Nombreux et terribles, ils vous feront pleurer du sang, suer de la bile, et je ne sais quelle autre expression tordue : mais DIEU QUE C’EST BON de se faire torcher le derrière par ces entités démoniaques gigantesques, dont vous vous demandez en les voyant si les développeurs sont sérieux, si vous allez réellement devoir affronter ÇA ?! Si vous allez seulement avoir la chance de leur porter un seul coup ! Dark Souls est terrible pour ce qui est de placer le joueur dans des sentiments d’infériorité qui se confirment régulièrement par des défaites chroniques, qui ont ceci d’incroyables qu’elles sont motivantes : aucun boss de Dark Souls ne vous infligera pas au moins une fois une défaite cuisante (bon, peut être que si : j’ai réussis à vaincre l’un d’entre eux du premier coup *frime on*), mais du reste vous allez aimer ça. Les affronter est quelque chose de fou, d’épique, la musique devient dantesque, vous vous mettez à suer, la manette tremble entre vos mains, mais ce ne sont pas les vibrations, ce sont vos tremblements, votre cœur s’emballe, vos lèvres se serrent : la moindre erreur vous sera fatale, vous le savez, vous devez gérer, vous devez être maître de votre jeu, de votre stratégie… tenez-vous à cela, raccrochez-vous à vos certitudes, tentez encore et encore jusqu’à découvrir le moyen. Acharnement et longueur de temps, et la victoire ne vous en paraîtra que plus resplendissante.

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Il est difficile d’exprimer à quel point Dark Souls peut faire naître des sentiments extraordinaires au joueur qui s’investie suffisamment pour en comprendre toute la portée, toute la force évocatrice. Par sa violence, sa difficulté, il vous pousse à vous surpasser. Il n’y a pas d’alternative : soit vous vous accrochez, vous progressez, vous évoluez, soit vous rangez le jeu et vous n’y touchez plus… mais ce n’est pas une difficulté qui s’adresse à un public élitiste et laissant de côté une gamme de joueurs incapables de vaincre le jeu à son propre… jeu. Non, ici, nous avons un titre qui éduque, qui fédère, qui vous pousse à le surpasser, à VOUS surpasser. N’importe quel joueur, même le plus lambda, peut parvenir à terminer Dark Souls. Il n’est pas question de skill ici. Et c’est justement parce que le titre est exigeant et terriblement difficile que cette réussite devient possible : jamais le jeu ne vous bloque que pour le plaisir de vous mettre à bas. Vous savez que vous avez les clés de votre réussite en main, ou du moins que vous pouvez les obtenir, c’est à vous de dominer l’univers qui vous fait face, d’explorer, de découvrir, d’essayer, de prendre des chemins dérobés, de sortir des sentiers battus. C’est une vraie leçon de gameplay qu’offre ce jeu fantastique.

La complexité et la richesse de ces possibilités se ressent dans la multitude de voies qui s’offrent à vous pour perfectionner vos aptitudes ou vos capacités. La forge, par exemple, est d’une richesse insoupçonnée. Moi qui la prenais tout d’abord pour un simple système d’upgrade d’armes, je me suis rendu compte, bien trop tard, que la forge était en fait bien plus complexe que cela, qu’elle fonctionnait sur le principe des âmes et des éléments et qu’elle permettait de ce fait d’obtenir des avantages conséquents en échange de certains sacrifices coûteux, mais si utiles… et les allégeances, ou les serments : prêtez serments à divers protagonistes rencontrés dans les coins les plus secrets et les plus obscurs vous apportera divers avantages selon votre manière de jouer.

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De plus, les actes que vous faites ont aussi des conséquences sur l’univers qui vous entoure, et peuvent rendre le jeu plus difficile, ou plus simple, selon la voie que vous désirez emprunter. Aucun chemin n’est tout tracé dans Dark Souls, aucune voie n’est sûre et certaine, rien n’est absolu : tout dépend de vous, de ce que vous souhaitez faire, de ce que vous pouvez atteindre et de ce que votre instinct vous souffle à l’oreille. Dark Souls est un jeu sévère, strict, exigeant, long, d’une richesse incroyable, d’une densité fantastique : une mauvaise décision peut vous handicaper pour des heures de jeu, voir pour la partie toute entière. Vous n’êtes jamais à l’abri, vous risquez constamment votre vie, aussi finissez-vous par lourdement peser chacun de vos choix. La félicité que vous pouvez tirer de vos plus petites réussites sont une lourde récompense à vos yeux de joueur enfiévré : peiner, s’enliser dans les difficultés, serrer les dents et avancer, encore et toujours, s’obliger à donner le meilleur de soi pour enfin en retirer la récompense ultime, la victoire, c’est grisant. Dark Souls est de ce genre de jeux qui vous prennent aux tripes et ne vous lâchent plus, à moins que ce ne soit vous qui ne puissiez plus le quitter.

Les notes :

Graphismes : 19/20
Que c’est beau. Techniquement, c’est assez bluffant. Le travail graphique est fin, détaillé, riche en textures, en couleurs, en jeux de lumière. Il n’y a pas grand-chose qu’on puisse reprocher à Dark Souls d’un point de vue technique… ni d’un point de vue artistique d’ailleurs : les lieux visités sont d’une sombre beauté, d’une conception sidérante. L’imagination des développeurs est enfiévrée. Chaque environnement est unique, magnifique à sa manière, même s’il s’avère des plus répugnants. De plus, le jeu donne une véritable leçon de game design, par l’enchevêtrement complexe mais néanmoins si précis de ses zones de jeu, qui s’assemblent, se mêlent, multipliant les pistes, les chemins praticables et les passages dérobés, pour constituer un monde vivant, terrifiant et crédible.

Jouabilité : 18/20
Tout répond au poil. La richesse du gameplay est sincère et lourde de conséquences, car ceux qui ne sauront pas aller au bout de l’entreprise de compréhension du système de jeu, en apparence simple et basique, mais en réalité éminemment complet et d’une richesse ahurissante, passeront à côté de la plus gratifiante part du jeu : maîtriser son fonctionnement pour enfin lui retourner la tête. Ne vous faites pas d’illusion : il y a peu de chance pour que cela vous arrive facilement, sans efforts et sans heurts. Ce sera une bataille sanglante qui mettra vos nerfs à rude épreuve, parole de scout. Il y a tant de choses à faire, tant de possibilités d’évolution, d’approches du combat, de l’infiltration, de la magie, qu’il est impossible d’en faire le tour par un simple test : il faudrait écrire un dossier.

Durée de vie : 20/20
Elle est colossale. Le jeu en lui-même est à la base riche, long et intense. Dark Souls est plus que généreux en contenu : les environnements sont nombreux, les boss sidérants répondent présents en masse, les à-côtés foisonnent. Couplé à sa terrible difficulté, il prétend à une durée de vie de longue haleine, pour qui voudra simplement le finir une première fois… s’offrira ensuite au joueur la possibilité de recommencer une partie en New Game +, en repartant avec ses statistiques finales pour affronter une version du jeu encore plus hardcore, nécessaire pour découvrir tous les secrets de l’univers de Dark Souls, et obtenir les équipements les plus puissants.

Bande Son : 18/20
Les musiques sont souvent d’ambiance, discrètes, voir totalement absentes… puis elles peuvent prendre des tournures inquiétantes, vous mettant la boule au ventre dans les lieux les plus sombres et terrifiants. Elles explosent en d’épiques symphonies face aux terribles boss qui hantent ces contrées, et vous vous sentirez comme un fier chevalier allant au devant du danger (le mot est faible) soutenu par un air triomphal vous exhortant à la victoire. Les bruitages sont convaincants : les cris des monstres, le bruissement de leurs pas, étant des signes annonciateurs de problèmes réguliers, on a tendance à souvent tendre l’oreille au détour d’un couloir…

Scénario : 17/20
Pour un joueur qui tracera sa route sans perdre de temps sur les éléments mis à sa disposition, qui ne fera pas l’effort de la recherche, de l’écoute, de l’attention, il pourra finir Dark Souls en prétextant que ce jeu n’a aucun scénario, si ce n’est trois lignes directrices qui permettent de donner un but à la quête du héros. Quelle erreur ! Le monde de Dark Souls est d’une richesse inouïe, fort de sa propre mythologie, mais comme un étranger en ces terres désolées, c’est au joueur de mener l’enquête, de s’intéresser, de fouiller et d’apprendre : rien ne lui sera servi tout cuit sur un plateau : à lui de faire les recoupements, les recherches, de comprendre les liens et de remonter le fil d’un scénario tentaculaire, éminemment sombre, épique et tragique.

Note générale : 19/20
Dark Souls est un jeu à part. Exigeant, ne pardonnant pas l’erreur, nécessitant de l’implication sur tous les fronts, c’est un titre qui demande du temps, de la patience, de l’acharnement, du travail. Et à force d’en souffrir, on se met à l’aimer, parce qu’on apprend réellement de ses erreurs, on prend du plaisir à surmonter les difficultés. Car Dark Souls n’est pas un jeu sadique, c’est un jeu qui pose des barrières surmontables, mais demandant concentration, rigueur et expertise au joueur. Anti-casual par excellence, on se trouve face à un véritable jeu, qui exige de la part de celui qui s’y implique de se donner à fond et de ne pas rechigner à la tâche. Pour peu qu’on soit prêt à faire ce moindre sacrifice et à entrer dans cette mécanique novatrice, on découvre un titre d’une richesse insoupçonnée, généreux en tous points, parfaitement maîtrisé, et délectable… au point d’en devenir un plaisir coupable, auquel on ne peut s’empêcher de revenir, encore et encore, en espérant une suite du même acabit, tout aussi sévère et mystérieuse.


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Eölen
Écrit le : Samedi 02 Février 2013 à 01h47


Fondateur pas dans la main
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Super ! Merci pour cette longue présentation qui donne l'eau à la bouche ! J'ai déjà vu plusieurs fois la boîte dans les bacs de jeux d'occasions et je me demandais ce qu'il valait. Voilà une réponse qui donne diablement envie !


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La cité luit dans la lueur bleutée de l'immortalité.
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Shadow Gate
Écrit le : Samedi 02 Février 2013 à 08h22


Canidé ténébreux
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Si j'ai pu te convaincre de te procurer cette merveille, alors j'ai réellement fait une bonne action aujourd'hui. Je suis tout joie.


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Sven Lodorf
Écrit le : Dimanche 03 Février 2013 à 14h33


A-ffable^^
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*Se connecte pour tenter une quatrième ou cinquième fois de rédiger une chronique de Dark Souls*
*Constate que SG l'à fait*
*Meurt de rage en hurlant des malédictions*
*Ressucite dans la joie et dans la paix*

Youpie, quelqu'un à écrit ce que je voulais faire, je n'ai plus ça à me torturer pour les descriptions.
Haha, quelle chance qu'un autre frustré ait perdu du temps à faire ça.

Car oui, ce jeu rends frustré.
Je le sais, je l'ai fini en 120 heures de jeu pour un niveau à peu près égal.
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Que dire ? Le test est PRESQUE complet(si on laisse de côté le fonctionnement des caractéristiques et des trois types de magie), je n'ai qu'à dire qu'après avoir fini, vous vous écroulez sur la première surface plate et rattrapez les heures de sommeil volée par les développeurs sadiques.

Oh ! Et il est multi-plateforme : Vous le trouverez aussi sur PS3 et sur PC(le pack de texture HD trainant sur le site du studio).


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Heldred: Seules 3 choses sont infinies; l'univers, la bêtise humaine et la version d'essai de Winrar.
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Shadow Gate
Écrit le : Dimanche 03 Février 2013 à 19h51


Canidé ténébreux
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Tu as été plus rapide que moi alors, je l'ai fini en environ 145 heures, personnellement... et là je suis sur ma deuxième partie, et je galère horriblement.

Impossible de passer Smouth et Ornstein.

J'oublie toujours de préciser les plateformes disponibles. Je ne précise que celle sur laquelle je le possède, mais bien entendu il existe également sur PS3 et PC, comme nous le rappelle si bien notre bon ami Sven.

Et désolé de ne pas avoir apporté une large contribution à la magie, que je n'ai que très peu tâté... sans doute à grand tort, car il paraît que la pyromancie rend le jeu plus abordable ^^"

Heureux de croiser un compagnon d'infortune, du reste!
Longue vie à Dark Souls qui, lui, ne meurt pas toutes les cinq minutes.


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Sven Lodorf
Écrit le : Jeudi 07 Février 2013 à 11h24


A-ffable^^
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Et encore, j'aurais pu réduire mon temps en comprenant plus vite les embranchements, en choppant plus vite l'anneau de fer rouillé pour moins galérer dans le marais et en...crevant moins souvent, totu simplement. Mais ça c'est juste impossible dry.gif

Je dirais que 100 heures c'est l'extrême minimum pour finir le jeu une première fois.
Alors quand je vois que le studio annonce 80 heures de jeux, j'être crédulité. rolleyes.gif

Petite parenthèse sur la magie(autant recycler mon bout de texte):

La magie se sépare en trois branches :
-Les miracles divins qui dépende principalement de la Foi
Axée sur les soins et le combat contres les morts-vivants, très utile pour survivre un peu plus longtemps et roxer dans les catacombes et le tombeau des géants.
Le problème étant qu'il faille trois bonne secondes pour lancer le moindre miracle, il est donc exclus de se soigner sur le champ de bataille sans s'être taillé un espace de tranquilité.

-La sorcellerie qui dépends principalement aussi de l'Intelligence
Flèches magiques, bouclier, augmentation de vitesse de déplacement, voilà les trois grandes orientations de cette magie.
Quoique plus précis et à longue portée, le défaut est le même que les miracles : Lents à se mettre en place.
Toutefois, sans être mage, on atteint assez vite du 90-120 de dégâts en ayant une bonne réserve par emplacement, ce qui est toujours sympa pour cogner à distance.

-La pyromancie qui dépends principalement again de la Volonté
Boules de feu, attaques de contact surpuissantes, protection contre le feu, c'est la branche la plus pratique et qui rends bourrin très vite(quand on fait du 300 et plus dès ses premiers orbes de feu basiques, ça va mieux).
Assez rapide, elle deux soucis : Une portée très courte et est totalement inutile contre certains ennemis.(les démons en rigolent, les boss de feu y sont insensibles et les ennemis rapides ou en hauteur sont intouchables).

Quelques détails:
Le nombre d'emplacements de sorts dépends de votre score de Volonté, tant que vous avez des sorts en réserve, vous pouvez les mettre.
(Toutefois, à l'image du jeu, vous êtes vite frustré de devoir faire des choix car vous n'avez pas de place pour tout prendre).
Votre résistance magique dépends largement de la Foi, presque indispensable à certains endroits.
Enfin, l'attaque magique dépends largement de l'Intelligence, plus de dégats, ça ne se refuse pas.

Tout ça en pleurant pour calculer ce qui est mieux entre la charge portable et la vitesse du personnage, la force physique, les résistances et l'adresse nécessaire pour manier les armes et porter les morceaux d'armure.
Bref, vous l'avez compris, ce jeu est un casse-tête bien costaud.


A titre personnel j'ai choisi de me monter un expert au corps-à-corps armé d'une arme lourde ou super-lourde. Je combats à la claymore de foudre+5 ou à la hache géante+15.
Je trimballe aussi des éléments d'armures lourdes dont, 60 heures après avoir ouvert l'accès aux forgerons, je suis toujours à crafter les éléments.
(pour être franc, je ne fais pas vraiment d'efforts là-dessus).

Pour la magie ?
Garder en poche un emplacement de miracle de soins et réserver le reste pour mes meilleures pyromancies, quitte à laisser la sorcellerie de côté.

Après avoir terminé le jeu, je relance d'une armure de cuir, de jambières plus légères et d'une bête épée longue pour me déplacer plus vite. J'améliore aussi ma Dextérité pour l'archerie et continue à la Pyromancie.
Voilà, à bientôt dans un autre test happy.gif


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Heldred: Seules 3 choses sont infinies; l'univers, la bêtise humaine et la version d'essai de Winrar.
PM
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