De plus en plus, on retrouve ce travers du monde actuel dans les jeux de rôles. Pour le plaisir de jeu. Parce que c'est mieux comme ça. Nous dit-on. C'est un penchant qui se retrouve ailleurs, comme par exemple les jeux vidéos (et qui fait parler de casualisation du jeu vidéos, mais je ne m'étendrais pas sur la question aujourd'hui).
J'avoue, par manque de temps, ne plus suivre toutes les publications rolistiques existantes, et peut-être vais-je ne dire que de la [Censuré]. Il s'agira en tout cas de mon ressenti de ces dernières années.
En des temps anciens, les jeux étaient encore jeunes, et ils se permettaient des 'erreurs de conception' apportant leur lot de déséquilibre. Et c'est là que je veux en venir, même si je ne sais pas comment.
Je trouve dommageable cette idée que tous les personnages doivent avoir des chances égales. Il y a un certain plaisir à jouer un personnage plus faible que la moyenne, la faute à peu de chance. Et il y a un plaisir pervers à jouer un personnage meilleur que celui des autres joueurs.
Certains jeux faisaient même de cette différence toute l'essence de leur histoire -je citerais
Scales pour cela comme l'exemple parfait : un des joueurs joue un Enfant-Dragon, les autres ses compagnons, qui n'étant pas eux-même dragons... sont plus faibles. (Bon, ok, ce n'est pas du tout un exemple parfait puisque le jeu est conçu avec ce point pris en compte, et des dangers bien particuliers attendent les Enfants-Dragons.)
Ce jeu n'a pas exceptionnellement marché, principalement parce qu'il demandait un investissement monstre du meneur de jeu, et quelques efforts aussi des joueurs. Mais le concept reste intéressant... et a peu de chance de revoir le jour vu la tendance dont je parlais au début de mon sujet, sans toujours la présenter clairement (parce que c’est plus drôle comme ça, ça tient le lecteur en haleine et ça ne coûte pas bien cher).
Mais bien plus que cela, je regrette ces jeux où l'un des personnages pouvait être fondamentalement plus puissant que les autres. Dans Stormbringer par exemple, les sorciers s'en sortaient souvent beaucoup mieux que les autres grâce aux démons qu'ils pouvaient liés à leurs armes et armures. Édition après édition, les pouvoirs magiques ont été revus à la baisse, et dans Elric il est bien difficile d'être un sorcier digne de ce nom.
Attention, je ne dis pas qu'on ne puisse plus trouver de jeu où l'on joue des personnages surpuissants. Ce que je dis est que même dans ces jeux, tous les personnages-joueurs sont sur un pied d'égalité, ils sont tous surpuissants par rapport à la plèbe.
Après ce long préambule, je vais donc en venir à ma question primordiale, celle qui m'amène à poster cette discussion. Quel est le style de jeu qui a votre faveur ? Celui qui l'emporte secrètement, même si vous arrivez à apprécier les autres ?
J'ai donné mon point de vue, mais je vais l'expliquer maintenant. Je trouve qu'avoir des jeux trop égalitaires enlève un certain punch à l'action. Voir Bob-le-soushomme réussir une action d'éclat met de la joie autour de toute la table, tandis que jeter Ultor le quasi-dieu à la rencontre d’une horde de brutes pendant que les autres personnages se démènent ailleurs apporte aussi son petit bonheur pervers -qui a dit Jedi, je suis sûr que quelqu’un a dit Jedi. Il s’agit de l’un des rares jeux récents que je connaisse où ce déséquilibre existe toujours de manière aussi flagrante, mais dans ce jeu aussi le déséquilibre est pris en compte avec des dangers et désavantages propres.
On se rapproche aussi avec cette discussion du style de jeu que l’on préfère d'une manière plus large, et comme vous l'avez devinez, j'aime bien les univers semi-réalistes contemporains, ceux où le fantastique n'apparaît que derrière des masques et des subterfuges... non, vous auriez dit de l'epic-fantasy qui tache ? Bah... pas tant que ça en fait.
A vous les studios.