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> [SF] Vénus plus X vs. Le voyageur imprudent, Theodore Sturgeon contre René Barjavel
Eölen
Écrit le : Samedi 10 Mai 2014 à 02h00


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Je reviens d’entre les boliviens pour vous présenter deux romans de deux auteurs que j’adore et sept paragraphes d’une densité boueuse. D’un côté, Theodore Sturgeon, dont j’ai déjà présenté plusieurs bouquins et qui est pour moi le père de tous les enfants dérangeants de la littérature fantastique. En face, René Barjavel, dont on a déjà parlé aussi, qui excelle dans l’amour éternel et les grands idéaux. A priori, rien ne les rapproche, sinon la passion que je leur porte, et ce combarticle. J’ai lu ces dernières semaines deux romans de seconde importance, mineurs pour leurs auteurs comme pour l’histoire de la littérature. Deux vieux bouquins, Vénus plus X datant de 1960 et Le Voyageur imprudent de 1943. Et c’est ce côté-là qui m’amène à vous en parler. Non pas que je sois devenu un hipster ne m’intéressant qu’aux vieilles choses mais plutôt que j’ai trouvé étonnamment beaucoup de points communs entre ces deux œuvres qui datent tant.
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On a donc d’un côté Vénus plus X, qui raconte l’arrivé d’un homme quelconque dans une cité futuriste complément incompréhensible, peuplée d’être asexués et organisés dans une société tout à fait étrange. Ils accueillent l’étranger en lui demandant de les observer pour émettre un jugement extérieur sur leur société. Mais que cache cette demande ? Pourquoi ces gens sont-ils aussi étranges. Et, diable, que sont ces entre-chapitres qui racontent des évènements insignifiants du présent , des fragments épars de notre humanité ? Ce sont des questions rhétoriques, vous vous doutez bien, oh lecteur que je vouvoie poliment alors qu’il s’agit surement d’un copain de longue date, vous vous doutez bien, donc, disais-je avant d’être grossièrement interrompu par moi-même dans un élan de brisage de quatrième mur bien incommode, que je ne vous dirai rien du fin mot de l’histoire.
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De l’autre côté, Pierre, professeur de mathématique envoyé au front pendant la guerre, croise par hasard un scientifique fou qui a découvert une substance permettant de voyager dans le temps, et pour laquelle il voudrait un larbin volontaire. Le brave héros un peu béat, ou imprudent, comme le dit le titre, accepte donc et part jusqu’en l’an 100 000 pour voir l’évolution de l’humanité, découvrant une nouvelle société dotée d’êtres étrangement humains malgré leurs difformités. Une nouvelle société à découvrir, qui n’a rien à voir avec le présent dans lequel revient Pierre et ou se trouve la jolie fille du scientifique fou, parce que hey ! mais c’est Barjavel, faut qu’il y ait une histoire d’amour mignonnette !

Deux romans qui présentent d’autres sociétés futures, d’autres façons de penser le monde, de s’organiser, de penser l’espèce. Voilà le point commun principal de ces deux bouquins. Le second, presque aussi important, c’est une maladresse de style assez pénible. La construction de l’un comme de l’autre est pénible, le suspense de Vénus plus X à peine tenable, la cohérence du Voyageur imprudent douteuse. Ce ne sont pas des premiers romans, juste des tentatives d’explorer des idées, de raconter des choses grandioses. Et c’est dur. D’autres se sont cassés les dents. Le problème tient pour partie dans les héros un peu creux et scientifiques des deux bouquins, malgré quelques éclats et pensées éclairantes de part et d’autre.

Un autre point commun, un peu secondaire, mais néanmoins assez fort, c'est l'amour. Si vous avez déjà lu un livre de Barjavel, vous connaissez déjà sa vision de la passion transcendantale et pure. Sturgeon propose une autre vision de l'amour, détonante mais tout aussi puissante. Ces deux thèmes traversent les oeuvres et pourraient surprendre les lecteurs découvrant ces deux auteurs. C'est un côté assez réussi des textes.

Ce qui me motive à vous en parler en fait, c’est que les deux présentent des idées narratives assez géniales, mais trop revues depuis. Je ne prétends pas remonter avec vous aux sources d’une idée d’écriture, je ne suis pas spécialiste du tout. Se sont en tout cas des itérations anciennes, un peu bancales sur certains aspects, poétiques sur d’autres, qui posent de bonnes questions. Le seul problème, c’est que de nombreuses réponses ont été proposées depuis sur ces thèmes. Et…oui, c’est stupide, mais je ne vous ai pas réellement dit quels étaient ces thèmes parce qu'ils se révèlent au cours de la lecture et qu’il serait dommage de vous les gâcher. Oh et puis, après tout, il y a peu de chance pour que vous les lisiez, non ? Autant donc vous dire, puis sautez au paragraphe d’après si vous ne voulez pas savoir. Il est question de manipulation génétique et de paradoxe temporel. Ce qui devrait en fait éclaircir le sens des deux titres.

Vous revoilà lecteur courageux qui a évité le dévoilement impromptu du synopsis aguichant et du thème à froufrou. Ou non. Difficile à savoir quand un océan et des kilomètres de câbles téléphoniques nous séparent. Ou alors, c’est juste l’écriture qui prend ses aises. Quoi qu’il en soit, je ne vous conseille que moyennement ces deux bouquins. Même si vous adorez tout comme moi Theodore Sturgeon et René Barjavel, vous pouvez passer votre chemin. Ou plutôt prendre Un peu de ton sang, de l’un, et Le grand secret de l’autre. Des textes mineurs mieux écrits et encore novateurs dans leurs idées. Mais à vous de voir, si vous êtes déjà arrivés à me lire jusque-là, vous apprécierez peut-être la lecture des deux bouquins, qui sont sommes toute assez courts. Si je devais en privilégier un en fin de compte, je vous proposerai plutôt Le voyageur imprudent, pour certaines pages vers la fin qui m'ont beaucoup plu.


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La cité luit dans la lueur bleutée de l'immortalité.
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Mortis Ghost
Écrit le : Samedi 10 Mai 2014 à 09h15


Le quatre-vingt septième fantôme
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Bravo très bon combarticle, tu t'es lâché dans le style c'est très amusant à lire.

Bon les deux livres ont l'air un peu moins amusants à lire, eux, par contre. Par ailleurs je dois toujours terminer le cycle de Fondation d'Asimov, qui parle aussi du futur et de l'évolution de l'humanité, et qui, je pense (au vu de ce que tu dis), est plus intéressant. Je lui laisserai donc la priorité.
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