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> [SF] Radix, L'histoire du fils de Zelda
Etpah
Écrit le : Mardi 13 Janvier 2009 à 09h43


Gardien d'Orichalque
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Pour ouvrir cette nouvelle saison intitulée Les livres de notre série à suspense "Un jour, un article", je me propose de vous parler d'une oeuvre particulière. Particulière en plus d'un sens, Radix, de A. A. Attanasio.



Radix. Là comme ça, je pense à un copain dont c'est le nom de famille. Mais si vous me dites que c'est un livre, je répondrais un chef d'oeuvre. Une oeuvre magistrale. Un monument de la littérature de science-fiction. Et peut-être que j'aurais tort. Peut-être que je suis totalement biaisé. Peut-être que je l'ai lu juste au bon moment de mon développement linguistique pour que je le lise avec plaisir.
Ou peut-être, comme le chuchotent certains sur le forum, n'ai-je pas toute ma tête. Peut-être est-ce que déjà jeune adolescent, quelque chose n'allait pas chez moi. Peut-être. Ou peut-être pas.
Radix, c'est un pavé. Ca, vous ne pouvez pas dire que j'affabule, que je brode autour d'une réalité un peu glauque. Parce que quand un roman arrive à 500 pages, on peut dire en toute honnêteté qu'il fait son poids. Pas 3k500, mais un beau bébé quand même. Oui, un bébé, le premier livre d'un auteur qui a été voué à des cieux toujours plus haut, mais dont le second livre fut trop hermétique pour être consacré. Mais je m'égare. Nous ne sommes pas là pour parler de l'arc du rêve, mais bien de Radix.

Radix, qu'est-ce que c'est. C'est un roman. Le personnage principal serait moins lui, on pourrait presque dire un roman initiatique, car le personnage évolue durant l'histoire. Enfin, évoluer n'est pas le terme exact. Change, se transforme. Mais je m'avance. Je vous parle du jardinier qui est le tueur avant de vous dire qu'il y a eu un meurtre. Donc Radix, c'est quoi ? Pour faire simple, c'est l'histoire de Sumner Kogan. Ou quelque chose du genre. Sumner j'en suis certain, Kogan moins. Mais son nom n'a pas vraiment d'importance. C'est ce qu'il est qui compte.
Sumner est gros. Obèse même. Grand aussi, mais cela se remarque à peine. Il vit encore chez sa mère, Zelda. Il n'a pas de boulot, se montre horrible avec sa mère. Mais plus que cela, Sumner est aussi le SUCRERAT, un tueur en série qui s'attaque aux divers gangs de la ville. Sumner n'aime rien tant que préparer un piège pour les gangs, et les y entraîner. Même si cela signifie qu'il va devoir courir, suer, se mettre en danger. Ce n'est qu'après avoir tué qu'il se sent vivant.
Un personnage exécrable donc, qui ne vit que pour tuer et s'empiffrer. Mais Sumner a un petit quelque chose qui fait de lui quelqu'un d'important : il est une carte blanche, signe de pureté génétique dans un monde en proie à toutes les mutations. Ils sont rares les hommes avec une carte blanche, et cela lui octroie un certain statut.
Seulement un jour, tout dérape. Il perd ses papiers lors de l'un de ses meurtres. Il sait que la police ne va pas tarder à le rattraper. Il sait qu'il va devoir choisir entre la mort, ou la fuite. Et Sumner ne veut pas mourir. Alors il part.

Voilà plus ou moins le début de l'histoire. Et quand je dis le début, je parle du tout début. Les 20 premières pages à tout casser. Le personnage de Sumner ne devient jamais attachant. Mais il change, au gré de ses rencontres, de ses expériences, comme le monde autour de lui change. La terre est en pleine mutation, tout ce qui vit, plantes, animaux, est atteint par cette vague de changements. Les humains changent aussi, mais ces transformations les séparent en de nouveaux clans, de nouvelles 'espèces', qui se combattent, pour survivre, pour la suprématie.
Quant à Sumner, il était, et restera, un prédateur. Mais il va apprendre à se contrôler, peut-être trouver, l'espace d'un instant, sa place dans le monde. Puis une nouvelle transformation arrivera, et il devra changer, encore. Peut-être est-ce là son véritable talent, son adaptation.

Je pourrais parler des heures encore sur Radix sans faire plus qu'en écorcher la couverture. Parce que Radix est une expérience de lecture à vivre. Pas une histoire qu'on vous raconte, pas une histoire qu'on comprend en lisant des résumés ou des critiques. L'auteur du roman nous pond, comme le dit le quatrième de couverture, "un roman univers, un roman démesuré".
Cela pourrait en rebuter certains, je l'admets. Car non seulement le livre est imposant, mais l'écriture est dense, chaque phrase condensant le maximum d'informations. Bon, j'exagère un peu là, mais il y a beaucoup de choses qui ne sont dites qu'une fois, rapidement, et qui pourtant sont importantes pour la compréhension globale. Le fait que l'auteur use et abuse de néologismes n'aide pas non plus à la compréhension. Le glossaire en fin de volume n'est pas nécessaire, il est indispensable à une compréhension correcte du texte.
Mais ce n'est pas tout. Certaines critiques se plaignent de la traduction maladroite qui a été faite, mais j'applaudis le travail du traducteur. Peut-être parce que j'étais jeune à l'époque, je n'ai pas relevé les 'énormes boulettes', et j'avoue que même aujourd'hui, alors que je lis de nombreux livres en anglais parce que c'est mieux de lire dans la langue originale, je ne me tenterais pas à lire Radix en VO. Pas sans avoir pris une année sabbatique pour cela en tout cas.

Alors que dire pour vous faire envie ? Si je n'ai pas réussi jusqu'à maintenant, je ne sais pas trop. Radix est un roman dense, qui ne vous laisse pas indifférent, et dont il émane parfois une certaine poésie du texte. Pas de l'histoire, le personnage principal, bien que changeant, n'étant jamais très sympathique, mais du texte en lui-même, de l'écriture. Je me souviens encore de la sensation que j'ai eu après la lecture de certains passages, sensation si forte que j'ai arrêté ma lecture quelques minutes, pour réfléchir à ce que je venais de lire. Pas pour comprendre, mais pour savourer le texte, la mécanique de l'écriture et la puissance cachée de son évocation.
Pour ne citer qu'un exemple, Sumner se perd à un moment dans des exercices physiques, et le passage, assez court, est véritablement hypnotisant, on se perd tout comme Sumner avant de se réveiller avec lui sur le monde qui nous entoure. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.

Je vous inviterais bien à en lire d'autres critiques, ou l'article sur wikipedia, mais je n'ai trouvé aucune critique qui ne donne pas de pistes sur les trois parties qui compose le livre, parties dont le simple nom donne des indications malvenues au lecteur attentif.
Alors oui, Radix est bien. Oui, Radix est assez difficile d'accès. Oui, Radix est une expérience de lecture, de vie. Oui, je place Radix dans la limitée liste des livres qu'il FAUT avoir lu dans sa vie.


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Mortis Ghost
Écrit le : Mardi 13 Janvier 2009 à 20h59


Le quatre-vingt septième fantôme
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Voilà une critique qui donne particulièrement envie de lire ce livre ! Je pense que je me mettrais sérieusement à la recherche du bouquin dès la fin de la lecture des huit tomes du cycle heroic-fantasy que j'ai commencé il y a peu, tant ton article est motivant !

(Et au passage, je tiens à vous féliciter, monsieur, pour ce nouvel avatar)
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Eölen
Écrit le : Samedi 24 Janvier 2009 à 22h50


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Monsieur, vous ne mettez pas le nom de l'auteur du livre, ce qui est déplorable ! Remboursez vos nombreux lecteurs mécontents !


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La cité luit dans la lueur bleutée de l'immortalité.
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Etpah
Écrit le : Dimanche 25 Janvier 2009 à 08h31


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Je ne vois pas ce que vous voulez dire, monsieur. Si vous n'êtes pas capables d'utiliser vos petits doigts boudinés pour faire une recherche dans votre moteur préféré, je ne peux pas grand chose pour vous. Si ce n'est vous dire de le relire, puisque ce nom apparaît dès le premier paragraphe (non, cela n'a rien à voir avec une édition de l'article, rien du tout).


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Megamoi
Écrit le : Mardi 03 Novembre 2009 à 22h04


C'est ma faute.
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J'en suis qu'à la 452ème page, mais comme j'en ai l'occasion, je donne mon avis.

Etpah est fou. Si si. C'est dommage mais c'est comme ça. biggrin.gif


Ce livre a une masse volumique supérieure à celle de la roche.
Ce livre est plus mystique que la bible. Beaucoup plus.
Le héros rappelle celui de "La conjuration des imbéciles".
Plus de 50% du livre est employé à expliciter des états psychiques transcendants divers et variés comme "l'un-avec", "l'amour-vie", "l'un-dans-l'esprit" et beaucoup d'autres.
L'histoire est tellement centrée sur le développement mystique du héros que le décor semble défiler artificiellement juste pour décrire son changement.
Ya pleins de mots bizarres qui ne s'expliquent qu'après les avoir lu à plusieurs reprises.
Quand on le lit, on a pas envie de dormir tellement ça nous force à nous retourner la tête pour comprendre.

Et pourtant, ce livre est cool. La preuve, j'en suis à la fin.
Ne demandez pas pourquoi. Il n'y a pas d'humour, et pas de suspens. Mais on continue de lire même quand on sait plus où on en est.

Voilà, c'est tout.
J'espère ne pas peindre un tableau trop noir. tongue.gif
Et j'espère que ça fera plaisir à Etpah de voir que ses tests ont eu un impact direct sur la vie de certains Zanarkandiens.


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Moirf Moirf Moirf !

C'est ma faute !


Visitez Ordo Xenos, le site du RolePlay de Zanarkand !
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Eölen
Écrit le : Mardi 11 Juin 2013 à 01h24


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Je viens de le terminer et je ne suis pas dans mon état normal moi non plus.

C'est le premier livre que je lis sur tablette, ce qui ne fut pas forcément un bon choix vu sa longueur, mais je l'ai dévoré comme si je l'avais eut en main pour de vrai. Après l'avoir vu pendant trois ans sur une étagère, je me décide enfin à le lire et je dois bien reconnaître que je suis loin d'être déçu.

C'est un excellent bouquin, une histoire prenante, avec beaucoup de bonnes choses dedans, des phrases absolument parfaites et un fleurissement d'idées géniales. Je le conseille donc tout autant que Megamoi. Et je vais me pencher vers la présentation du second jour de la semaine d'Etpah, même si celles-ci ont quatre ans.

Je me dis que peut-être, d'ici quatre ans, certains zanarkandiens liront au moins un des livres dont j'ai parlé ici (ou regarderont une série télé) et reviendront donner leurs avis. Parce que ce forum est éternel et plein de bons conseils. smile.gif


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