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> [Manga] Number 5, La lumière d'Antares
Mortis Ghost
Écrit le : Dimanche 22 Février 2009 à 01h58


Le quatre-vingt septième fantôme
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Maison d'édition : Kana
Collection : Made In
Année : 2001 - 2005
Nombre de tomes : 8 (série terminée)

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Dans un lointain futur, le monde a changé. Une armée pour la paix a été créée, avec à sa tête le magnifique Conseil Rainbow : neuf commandants aux capacités incroyables, chacun nommé par un numéro. Number One, jeune prince charismatique, s'est donné comme but de répandre sur le bonheur sur l'univers. Seulement,voici un obstacle : Five. Celui-ci, poussé par on-ne-sait quelle force, s'est introduit dans le palais de One, a kidnappé une jeune fille du nom de Matriochka (en raison de sa ressemblance aux poupées russes qui s'emboitent) et s'est enfui. C'est à Nine qu'il a été chargé de poursuivre le traitre. Et Nine va mourir, ouvrant l'odyssée de Five, marquant le point d'entrée dans le réçit parfait qui porte le nom de ce dernier. Mesdames et Messieurs, petits et grands, je suis ici aujourd'hui pour vous présenter l'ultime objet engendré par l'art phylactérial : NUMBER FIVE de Taiyo Matsumoto.

Voici donc mon avis dès le commencement, il est clair et solide comme l'acier face à la pluie : Par ce travail Mr Matsumoto confirme avec fracas et délicatesse le génie qu'il avait déjà plus que laisser entrevoir dans ses productions précédentes. Mais ne sautons pas les étapes comme on le ferait avec des moutons, et introduisons le maître comme il le mérite.

-- Petite Biographie de Mr Matsumoto --

Taiyo Matsumoto est né en 1967 au Japon, il commence sa carrière avec des mangas de sport, jamais sortis en Europe et dont je ne saurais donc rien vous dire. C'est lorsque son éditeur l'envoie travailler sur le Paris-Dakar qu'il découvre l'existence d'une autre sorte de manga : la bande dessinée européenne. Admirant énormément notamment le travail de Miguelanxo Prado et Moebius, cette découverte va avoir dès lors une empreinte énorme sur son travail, qui va devenir dès lors une remise en question constante, tant graphique que narrative, du manga. Ainsi il commence à expérimenter avec les recueils de nouvelles que sont Printemps Bleu et Frères du Japon (tous deux sortis en Europe mais introuvables ...). Déjà très intéressants, touchants au poétique et à l'absurde, petites fenêtres sur des mondes étranges, amusant ou terribles, touchants ou incompréhensibles.

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Ensuite vient un de ses travaux les plus connus, en 1994 Amer Béton (aussi appelé Tekkonkinkreet) est publié. Trois tomes racontant l'histoire de deux enfants se battant dans les rues de Tresor-Ville, endroit imaginaire avec des yakusas et des animaux. Cette fable magnifique, punchy et touchante tout à la fois récolte un grand succès d'estime tant au Japon qu'en Europe. Un long-métrage d'animation sera d'ailleurs réalisé par le prestigieux Studio 4°C (et avec une bande son signée Plaid...) Avec Amer Béton, Taiyo Matsumoto prouve simplement qu'il a compris le shonen, il en fait le tour en trois tomes, en profitant pour aborder de nombreux thèmes et créer un univers original, puis referme son histoire, coupant le souffle du lecteur pour la première fois.

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Ensuite il revient à ses premiers thèmes, et décide d'entamer un manga de sport en cinq tomes sur le thème du tennis de table. Ping-Pong voit le jour en 1996. Et une fois de plus Matsumoto est un chef d'orchestre souriant ne laissant échapper aucune erreur. Son dessin s'est terriblement amélioré, sa technique est parfaite. Et, à nouveau, il a tout compris. Qu'importe d'aimer ou pas le Ping-Pong, ce manga est scotchant, les personnages sont vrais, beaux et intelligents. La construction est parfaite, l'évolution prenante mais crédible, les affrontements dynamiques et savamment mis en scène. De plus la documentation est très poussée et rien n'est laissé au hasard. Une deuxième fois, le lecteur-analyste perd appui devant tant de maitrise.

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En 1999, Matsumoto crée Gogo Monster, une histoire bloc, un tome énorme et unique, une longue chanson. C'est ici d'après moi où son dessin a atteint le maximum, techniquement parfait, influencé par le style européen tout en gardant clairement son identité manga, c'est beau à pleurer. Quand au scénario, il s'agit d'un long conte poétique sur le passage de l'enfance à l'adolescence, réalisé avec une justesse, une beauté et une ingéniosité qui défie l'humanité toute en entière, en secret. Un voyage à avaler, peuplé de goûts et de sentiments tous doux, le troisième tir dans la tête, par Mr Matsumoto.

-- Fin de la Petite Biographie --

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C'est en 2001 qu'il annonce la sortie imminente du premier tome de sa nouvelle série : Number 5. Le dessin y est plus rapide, plus instinctif, bien plus détaché du manga, aussi, l'attraction de la BD européenne a gagné du territoire, visiblement. Je dois avouer que je préférais son travail graphique sur Ping-Pong ou Gogo Monster, mais force est de constater que si ça a changé, ça reste l'œuvre d'un maitre. Le dessin est vivant, il bouge, les personnages se battent pour obtenir la place du plus classe, du plus charismatique ou du plus original, et tout le monde gagne. Les architectures tremblantes de ses palais imaginaires font s'écrouler n'importe quel dessinateur un brin sensé, son je m'en-foutisme apparent donne lieu à des cases magnifiques de spontanéité, mille idées par case, et mille bonnes idées s'il vous plait. Qui plus est, et comme si ça n'était pas suffisant, les références sont légions, à Osamu Tezuka beaucoup, mais aussi à Moebius, aux comics américains, ou à la musique en général.

Bien sur c'est mon avis, et je comprendrais tout à fait que beaucoup trouvent le style de Matsumoto particulièrement bizarre, difficile d'accès ou même laid. Mais en vérité, je le dis et je le répète, Matsumoto a tout compris, il maitrise tout, tous ses cadrages sont parfaits, toutes ses cases sont belles, et utiles, et intelligentes. Et si certaines le sont moins, il y a une raison à cela. En tant que dessinateur Matsumoto a atteint une apogée de la maitrise qu'aucun autre auteur de par le monde n'a encore acquis à mes yeux, et quand il dessine, on dirait qu'il rigole, on voit qu'il aime dessiner, on le sent à l'odeur de l'encre, son trait est beau et joyeux, il respire la félicité et l'amour du dessin.

Mais cela n'est encore que l'apparence de la fleur, il faut maintenant en humer l'odeur et en comprendre nous aussi l'importance et le nécessaire. J'ai résumé le début de l'intrigue en haut de l'article. Number 5 nous invite donc à suivre la fuite du personnage éponyme, ainsi que les réactions des autres membres du Conseil Rainbow. L'histoire, malgré sa construction très fluide et intelligente, se déroule parfois un peu comme dans un rêve. Tout n'est pas dit, nombreuses sont les cases inutiles dans le flot narratif, certains efforts doivent être fait par le lecteur, quelques trous à combler, rien d'énorme, mais suffisamment pour que le mystère plane toujours un peu sur le monde de Number 5.

Néanmoins, autour de ces quelques trous, ne soyons pas trop évasifs, une véritable histoire nous est contée, et pas qu'un peu. En effet, les questions se multiplient comme des fourmis et ont toutes une réponse. Qui est Matriochka ? Pourquoi Five s'est-il rebellé ? Qui est papa ? Que va-t-il se passer à la fin ? Que va-t-il se passer dans le tome suivant ? Que va-t-il se passer au dos de la page que je lis en ce moment ? Encore plus que dans ses productions précédentes, Matsumoto joue au basket-ball avec la planète terre et enfile panier sur panier dans des positions toujours plus spectaculaires, enchainant son lecteur au réçit, ne lui laissant que rarement l'occasion de retourner dans l'univers réel d'où il vient, tant le monde qu'il a créé est beau et englobant, et les mécanismes narratifs qu'il emploie sont efficace.

"Bonjour, je m'appelle Taiyo Matsumoto. Je défie Dieu par ma propre création. Elle est plus modeste bien sur, je n'ai pas les moyens de réaliser un gros truc comme l'univers, mais, éhéhé, à l'image du créateur moi aussi j'ai tout compris dans mon domaine, et en voici la preuve matérielle, irréfutable et engendreuse de larmes tant de bonheur que de jalousie dans les yeux des gens qui compteraient se mettre à la bande dessinée. Et oui les copains, c'est trop tard, je viens de faire ce qu'on pouvait faire de mieux, à jamais."

Voilà, je vais tout doucement conclure mon article en espérant que vous aurez compris mon sentiment d'admiration complète pour Taiyo Matsumoto, et sa capacité à créer univers, personnages, lieux et situations magiques, vivantes et émouvantes dans toutes les directions. Number 5 est prenant, drôle, triste, touchant. Le dernier tome m'a presque fait lâcher le livre tellement j'en étais ému. Taiyo Matsumoto est mon roi, mon idole, Number 5 est son glaive et son sceptre, suffisamment lumineux pour éclairer les cinq continents, refléter le soleil lui-même et traverser l'espace en rigolant à plein poumons, jusqu'à la fin des temps. Et je mâche mes mots.

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Eölen
Écrit le : Lundi 11 Janvier 2010 à 19h22


Fondateur pas dans la main
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Je confirme ce que dit Mortis, c'est diablement chouette. Lisez-le, si vous les trouvez !

Dommage que les images ne marchent plus, mais ce n'est pas si grave puisqu'elles sont encore sur le site.

Je n'ai rien à ajouter d'autre que ce qu'a dit Mortis...Maintenant c'est à vous d'agir !


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La cité luit dans la lueur bleutée de l'immortalité.
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Rufus
Écrit le : Mardi 02 Février 2010 à 15h00


Tu veux un bonbon ?
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Il faudra que je te les rende, quand même. happy.gif


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PMAOL
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Mortis Ghost
Écrit le : Mardi 02 Février 2010 à 17h44


Le quatre-vingt septième fantôme
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C'est déjà fait, espèce de distrait sapajou.

Du coup tu floode, traitre d'admin !
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