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Fut un temps où le rock & roll fut considéré comme révolutionnaire. Genre d'une jeunesse folle, il véhiculait des idées fortes qui traversaient les générations. Puis vinrent le punk, le hard rock, le métal et parallèlement à ça, dans des zones plus pauvres, le rhythm & blues, le hip hop, le rap et le slam.
Je passe rapidement sur soixante ans d'évolution musicale pour en arriver à la situation actuelle. Les genres se sont succédés en s'inspirant les uns des autres pour créer des variantes, en repiquant les rythmes locaux pour donner des variantes exotiques (bossa nova, ska, groove,...) et en expérimentant les sons électroniques.
Et maintenant, on a accès à tout sans toujours savoir différencier les genres et surtout, sans connaître leurs histoires et leurs importances sociales. Si ils furent en leur temps progressistes ou contestataire, la plupart des genres musicaux ont perdus de leur mordant. Le rock est devenu du pop-rock, le punk du surf punk, le rap du r&b, le métal de l'émo...
Et finalement, plus aucun genre n'est symbolique d'une rage adolescente ou d'une volonté rebelle. Il faut piocher au milieu de tout ça pour trouver quelques rares artistes qui continuent à utiliser la musique pour diffuser un message politique mais ils sont dispersés et leur public également. Les jeunes se retrouvent dans des musiques différentes et ne forment plus une entité unie mais des centaines de groupes différents qui ont le plus grand mal à admettre qu'un autre genre musical peut être symbolique de leur état d'esprit.
J'ai l'impression que cette division a fini par noyer la contestation en musique sous des flots d'artistes consensuels qui visent à transmettre leurs émotions plutôt que leurs idées.
Qu'en pensez-vous ?
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La cité luit dans la lueur bleutée de l'immortalité.
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De mon point de vue, la situation musicale n'est pas devenue si hétéroclyte que ça.
Par rapport à avant, j'entend.
J'ai le sentiment que la pluralité des médias à permis aux artistes peu connus de se faire écouter, aux labels indépendants d'émerger, au public de s'instruire et de diversifier son écoute.
Des lors, ce public autrefois ralié autour de mouvements musicaux par phénomène de groupe se retrouve plus instruit et plus dispersé. Les artistes suivent.
En fait je pense que ce sont les canaux de diffusion qui ont évolués d'abord, entrainant le plublic, puis les groupes de musique, et non l'inverse.