Toujours plus rapide, toujours plus préci(pité)...
Pour ce second épisode de la saison, je vais vous parler de la famille Tenenbaum, film de Wes Anderson sorti en 2001. Je ne pensais pas grand chose de ce film avant de l'avoir vu. Les quelques images ne m'inspiraient pas vraiment, mais quelle erreur de ne pas le regarder.
Ce film s'ouvre sur une voix-off présentant les trois enfants de la famille Tenenbaum, tous devenus célèbres étant jeunes, pour des raisons différentes. Puis on fait un bon dans le futur, et on les retrouve tous trentenaires, et à la dérive, chacun à sa façon. Cette voix-off reviendra de temps en temps, le film nous étant présenté comme la 'lecture' d'un livre.
Le père de la famille, mis à la porte lors de leur enfance, reprend contact après avoir été, de nouveau, mis à la porte, de son hôtel cette fois. Mais il ne l'admettra pas, et se dira mourant pour arriver à parler avec eux. Mais quel est donc son but véritable et secret ? Veut-il vraiment renouer avec sa famille, ou simplement avoir un toit ou dormir ?
Je ne répondrais pas à cette question, et n'en dirais pas beaucoup plus sur le film, car il faut le voir, il faut le vivre et le ressentir. Se le faire raconter, c'est comme se faire expliquer le goût de la glace au chocolat. Ca n'a aucune saveur.
Car c'est ce qui fait le film : sa saveur. Tout ou presque dans ce film est question d'ambiance, de ressenti. C'est l'un de ces films qu'on vit en le regardant, beaucoup de choses se passant dans le non-dit. La famille est plus ou moins déconstruite, mais tous se retrouvent sous le même toit, et doivent se confronter les uns aux autres, pour la première fois depuis des années pour la plupart.
Les divers acteurs sont tous à la hauteur de leur rôle, et jouent tout en finesse et en douceur. On rit parfois durant le film, mais la moitié du temps le rire est jaune. Car les événements et les personnages sont tous marqués par leur passé, ce qu'ils furent et ce qu'ils ne sont pas devenus. Il y a une sacré brochette d'acteurs dans ce film, et aucun ne rabaisse le jeu des autres. S'ils ne sont pas parfaits, ils sont au moins bons dans leur rôle, des rôles qui sont presque tous à facettes.
Je pense qu'il est correct de dire qu'aucun de ces personnages n'est bien ni dans sa peau, ni dans sa tête, et que c'est cela qui fait la grandeur de ce film.
Je n'arrive pas à mettre en mots ce que j'ai pensé de ce film. La meilleure chose que je peux vous en dire est "voyez-le", parce que nulle critique ne donnera la véritable saveur de ce film, même en prenant le temps de décrire chaque scène, chaque mimique. C'est un film qui se vit autant qu'il se voit, et en cela il est bien.
Si on arrive à accrocher avec cette famille un peu particulière, bien sûr.
J'allais clôre mon article comme cela, mais Eolen me fait des grands signes épouvantés. Je n'ai pas parlé de la musique, et il passe un morceau de son artiste fétiche dans une des scènes fortes du film. Autant dire que les deux collent très bien ensemble, plus encore quand on connait ledit artiste, sa vie, son oeuvre. C'est malheureusement tout ce que je peux dire de la BO, je dois avouer ne pas m'en rappeler pour un sou. Elle s'intègre bien, souligne le propos, mais n'est pas fabuleusement géniale.