Film de Tim Burton sorti en 1994, Ed Wood nous plonge dans le cinéma d'un autre temps, celui de l'Hollywood des années 50, mais surtout celui d'
Edward Davis Wood Junior, consacré "le plus mauvais réalisateur de tous les temps" quelques années après sa mort.
Alors de quoi est-il vraiment question dans ce film ? On ne voit pas l'ensemble de la carrière de monsieur Wood, ni tous les rouages de l'industrie du cinéma holywoodien. Le film se focalise sur une période précise de la vie d'Ed, ses deux - presque trois - collaborations avec Bela Lugosi. Et quelle période ! On ne peut pas dire que la vie que mène Wood soit posée. Il doit se battre pour trouver financement, et tourne de nombreuses scènes en une seule journée.
Pour ce qui est de l'histoire, comme à mon habitude, je n'en dirais pas plus. Mais il y a d'autres choses dont je peux parler. Les acteurs déjà. Johnny Deep, qui incarne Ed, est bien loin des personnages extravagants qu'il incarne souvent, alors que Ed Wood s'y prête. Il reste profondément humain, touchant, et ne met aucune fioriture superflue. Lorsqu'un simple regard gêné suffit, il ne rajoute pas de moue significative, ce qui rend le personnage d'Ed attachant, proche de nous. Ce n'est pas un monstre du cinéma qui nous est montré - ou son opposé - mais un homme qui essaye de vivre sa vie.
Je ne connais pas Bela Lugosi. Je l'avoue, j'ai du mal avec les (très) vieux films. Mais l'acteur qui l'incarne, Martin Landau, est bon, et arrive à faire ressortir le côté acteur en fin de course. Il en est de même pour tous les autres acteurs, Patricia Arquette, Sarah Jessica Parker, Bill Murray, etc., qui jouent leurs personnages sans les surjouer trop.
Je rajoute le trop, car ils jouent des 'personnalités' de mauvaise facture de l'arrière-salle du cinéma hollywoodien. Donc oui, ils 'surjouent', mais cela fait parti de ce qui est attendu. Et dans ce surjeu, ils n'en font pas trop. Juste ce qu'il faut pour que l'on voit la médiocrité certaine de la plupart d'entre eux, ou tout au moins leur vision étrange du cinéma, voire du monde.
Venons-en à mon appréciation personnelle du film. Les premières minutes vous accrochent vraiment, et le film se déroule sans longueur. J'ai eu du mal lors de certains passages, mais cela vient de mon appréciation personnelle des films, et non de la qualité de celui-ci; En effet, j'ai du mal avec les scènes où je devine d'avance que le personnage va se ridiculiser. C'est viscéral, je n'ai pas d'explications (en fait si, mais on ne fait pas mon analyse là), j'ai du mal avec ces scènes dès qu'elles sont un peu longues. Et comme vous l'avez compris, Ed Wood n'est pas quelqu'un à qui tout réussi.
Cependant, ces moments sont rares, et courts, ce qui est bien. Comme je l'ai dit, le film montre l'humain derrière le nom, et ne cherche pas à faire dans le sensationnalisme. Et j'aime bien Burton, j'aime bien Deep, alors ça a vachement aidé.
Le thème de générique est fabuleusement génial. Bon, en fait, non, mais il est bien. Enfin, moi je l'apprécie. Pour les autres musiques, une fois encore, elles ne me sont pas restées en tête. Je serais totalement incapable de citer un seul des morceaux utilisés.
Il reste un point que je n'ai pas abordé, l'esthétisme de la chose. Par choix, le film est entièrement bruité à la bouche. Ah non, entièrement en noir et blanc. Enfin, noir et gris surtout. Pour rappeler le cinéma d'antan, sûrement. Mais ce choix esthétique ne va pas jusqu'à rajouter du grain à l'image, ce qui est bien. Et n'a rien à voir avec le 'noir et blanc et rouge' de Miller.
Je dois avouer que je n'arrive pas vraiment à m'imaginer ce film en couleurs. Il en va de l'identité du film, comme tous les films ayant faits ce choix depuis l'apparition de la couleur. S'il y a noir et blanc, c'est un choix délibéré qui contribue à faire du film ce qu'il est.
Voilà pour l'heure. Ce film est un hommage, à un homme qui n'a jamais connu le succès, à un genre - certes mauvais - qui a bercé nombres d'américains par les rediffusions successives de bons gros navets, infâmes et pourtant si jouissifs. Je précise américain, car nous avons eu nos propres daubes ressassés encore et encore, mais le choix vidéo n'était pas exactement le même.
Mais qui peut dire dans combien de films apparaissent des extraits de ces films médiocres, tout simplement parce qu'ils font partie de la culture.
Bon, je me perds un peu là, alors je vais vous dire à demain pour un nouvel épisode d'
un jour, un article. Jusque-là, le mystère demeure sur le thème de cette saison, à moins que Mortis n'ait trouvé, dès le second article.