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> [Drame] Requiem for a dream
Splinterclem
Écrit le : Samedi 31 Janvier 2009 à 15h58


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Pas de sujet sur cet excellent film ?
Pas d'Uncle Ben non plus, mais lançons-nous tout de même.

J'aimerais donc vous parler un peu de ce film américain de 2000 réalisé par Aronofsky, également coupable de The Fountain. Quelques recherches m'ont également informé qu'il s'agit d'une adaptation du roman Retour à Brooklyn, d'un certain Selby.

Mais ceci, je le devine, ne vous intéresse guère, et je passe donc à la sempiternelle fiche technique qui ne vous passionnera pas plus. Je remercie donc Wikipedia et ses différents collaborateurs pour cette fiche dont on ne se souciera pas de la véracité :

Réalisation : Darren Aronofsky
Acteurs principaux : Ellen Burstyn - Jared Leto - Jennifer Connelly - Marlon Wayans
Scénario : Darren Aronofsky
Hubert Selby Jr. (histoire)
Musique : Clint Mansell
Budget : 4,500,000 $
Format : 35 mm
Genre : drame
Durée : 102 minutes
Sortie : 2000
Langue originale : Anglais
Pays d'origine : États-Unis

Et, fort logiquement, je commence par la musique.
Excellente, progressive, au diapason du scénario et de l'évolution des personnages, elle est l'œuvre de Clint Mansell. Omniprésente, elle a largement contribué à l'empreinte indélébile que m'a laissé ce film, à mon intérêt pour les personnages et leurs destins de toxicomanes.

Car le film entier, divisé en trois saisons que sont l'été, l'automne ("Fall" aux USA, tiens donc) et l'hiver. Pas de printemps donc, et comment s'en insurger lorsqu'on sait que l'on assiste là à la descente aux enfers de trois junkies - et à la mère de l'un d'entre eux qui en est un à sa façon, mais qui ne perd rien pour attendre - qui verront leurs vies brisées par la drogue et par les grosses bêtises qu'ils seront poussés à faire pour elle.

L'un est diplômé, fils d'une veuve accro à la télévision, et passe son temps à faire des conneries avec un ami de couleur : voler la télévision de sa mère pour la revendre quelques kilomètres plus loin, par exemple...avant que la mère n'aille elle-même la racheter à l'heureux marchand. Cette scène, par ailleurs touchante et symbolique des relations parents-enfants, constitue la seule m'ayant fait esquisser un sourire au cours du film, celui-ci (interdit aux moins de 12 ans, c'est à préciser) se révélant très dur, surtout à la fin.

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Les deux amis ont chacun une dulcinée de même couleur, et on s'attachera durant le film au destin de la blanche, également toxicomane, puisque la vie ne laisse décidément rien au hasard.

Bref, pour aller droit au but, la vieille croira fort naïvement à un canular téléphonique selon lequel elle est invitée dans son émission télévisée préférée, fort plaisante d'ailleurs. Aux anges, elle repense alors à la splendide robe rouge qui lui allait si bien le jour de la remise du diplôme de son fils, et se dit alors qu'elle sera toujours aussi splendide pour l'émission, comme au bon vieux temps. Hélas, ce n'est le cas que pour la robe, Mme Goldfarb présentant quelques rondeurs inopportunes. Commence alors une croisade contre le réfrégirateur qui l'amènera chez un médecin, avec à la clé prescription d'amphétamines...

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Les trois toxicos, quant à eux, connaîtront les habituels désagréments inhérents à la consommation et au commerce de sustances illicites, et connaîtront des destins parallèles bien qu'au final différents.

Si tout se passe bien, cette petitephrase a dû vous montrer que je ménage un minimum le suspense. Rhalalala, ce que j'aimerais bien savoir si vous l'avez déjà regardé avant d'en parler... Mais l'effet de surprise s'en trouverait irrémédiablement gâché, et il m'arrive d'être assez théâtral.

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Mais ceci n'a pas grand-chose à voir avec le sujet, et j'y retourne sans plus tarder en vous divulguant mon avis, essentiellement forgé durant le générique de fin : très bon film, recherché, peaufiné, marquant, presque bouleversant. Il m'a semblé que le gros point fort du film était la montée en puissance progresive, de l'été à l'hiver, vers la déchéance pour nos personnages, qui voient leurs rêves s'éloigner au son d'un requiem de 102 minutes pas tout à fait monocorde. La musique, en corrélation avec le scénario, est également caractérisée par une forme de montée en puissance, les différents bruitages augmentant en volume et en fréquence au fur et à mesure du visionnage.

Je me suis ainsi surpris vers la fin à murmurer d'horreur, de dégoût, de pitié, bref, l'immersion se fait. Objectif atteint pour le réalisateur, puisqu'il semblerait fort que je me sois quelque peu attaché aux personnages de ce film pourtant relativement court. Pas une mince performance dans mon cas.

Un film donc qui m'a donc plus remué que fait réfléchir.
Il faut dire que le sujet n'est pas des plus originaux, quoique bien traité et suffisamment élargi à d'autres problèmes de notre société.

J'ai donc bien aimé.


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«La réponse est oui. Mais quelle était la question ?»

W. Allen
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Mortis Ghost
Écrit le : Samedi 31 Janvier 2009 à 16h21


Le quatre-vingt septième fantôme
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Sans doute un des films qui m'ont le plus bouleversé dans ma courte vie.

En même temps je l'ai regardé dans le noir le son à fond vers une heure du matin, je l'ai un peu cherché aussi.

Une musique incroyable, comme tu le souligne, un propos noir comme l'enfer, une excellente mise en scène doublé d'un montage très intelligent (avais-tu remarqué que plus le film avançait et plus les plans étaient courts ?), une ambiance horriblement oppressante, bien plus de nombreux films d'horreur, et quelques scènes au goût amer, notamment toutes celles avec la mère qui prêtent parfois à sourire, avant de nous plonger encore plus la tête dans un sceau de goudron liquide et glacé.

Ça fait plusieurs années que je l'ai vu et je ne sais pas si je déjà prêt à le revoir, tellement le souvenir qu'il m'a imposé est violent.

Je le conseille néanmoins à tout le monde, pour la qualité incroyable de cet objet cinématographique, et la très bonne bande son.

(Darren Aronofsky a réalisé aussi "Pi" avant Requiem for a Dream, vraiment très glauque lui aussi et sans doute au moins aussi bon. (celui là je l'ai déjà vu plusieurs fois.))

(Tiens j'ai toujours cru que c'était Warren et pas Darren Aronofsky)
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Rufus
Écrit le : Dimanche 01 Février 2009 à 01h09


Tu veux un bonbon ?
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Très bon film en effet, je ne vais pas redire ce qui a déjà été dit.


Mais il ne m'avait pas choqué autant que ce à quoi je m'étais attendu... Il faut dire qu'entre-temps, j'avais vu Irréversible qui reste, à ce jour, le film le plus dur qui m'ait été donné de voir.


Sinon, petit détail personnel, les scènes avec la mère avaient tendance à m'énerver plus qu'autre chose. J'ignore pourquoi... Peut-être à cause de mon mépris pour les gens qui passent leur vie devant la télé?


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Splinterclem
Écrit le : Dimanche 01 Février 2009 à 08h05


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C'est vrai que les plans se font de plus en plus courts, et puis, comme si la spirale du chaos n'était déjà pas assez insupportable, encore faut-il qu'on élève de plus en plus la caméra jusqu'à ne plus avoir qu'une vue de dessus. Qui a évidemment un nom bien précis que j'ai appris en cours de Français et dont je ne me souviens évidemment plus.

La récurrence des scènes devant la télévision peut irriter, mais bon, peut-être est-ce justement l'effet recherché par le cinéaste. Je ne sais pas vous mais, personnellement, j'aurais parfois voulu hurler à la mère d'éteindre son poste et de sortir faire autre chose, ne comprenant pas pourquoi et comment on pouvait rester devant cette émission, fort sympathique au demeurant - il me semble l'avoir déjà précisé... En même temps ceci éveillait chez moi la pitié, mais pas trop le rire sadique, bizarrement.

En fait, les séances d'électrochoc et la détresse du héros à la fin auraient pu éveiller mes bas instincts et me faire rire si ce fût au début. Mais à la fin, après tout ce que j'ai vu, impossible de faire autre chose que de rester prostré devant l'écran, les fesses serrées et la gorge sèche, dans l'attente de quelque de pire encore.

Peut-être que la grande force de ce film est de ne pas faire rire, en fait.


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W. Allen
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Lorelei
Écrit le : Mardi 24 Mars 2009 à 01h09


Nymphe aux mânes vaporeuses
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Alors.. Moi je l'ai vu deux fois : une fois ya un bon bout de temps et j'avais dû m'endormir devant pasque je me souvenais pas de grand chose quand je l'ai revu il y a un bon mois. A l'occasion de mes révisions sur les addictions pour mon exam de psychiatrie d'infirmière ^^ Et croyez le ou non, c'est très instructif et ça m'a aidé à mieux visualiser le thème, à mieux m'imprégner de cette souffrance.

Je me suis particulièrement attachée aux dégradations physiques de chacun et à leur désocialisation. La première peut choquer mais c'est intéressant de constater que ça n'est pas du voyeurisme : on se contente d'illustrer visuellement petit à petit et de façon discrète la dégradation qui s'opère au niveau moral. Biensûr, le bras nécrosé de Harry ressemble à une piqûre de rappel des dangers physiques de ces pratiques : je crois qu'on fait tous la grimace en s'imaginant à sa place (surtout quand il pique par dessus sans souci).
Coté désocialisation, elle est illustrée à merveille en explorant diverses possibilités d'avenir d'un drogué lambda : la prostitution, l'hôpital psychiatrique, la prison, la mort (d'un membre ou de la personne). Les derniers moments du film sont poignants car ce n'est pas un happy end qui nous est offert mais bel et bien une triste signature réaliste..

A nous de voir ce que l'on a envie de voir : ce film reste très personnel à regarder et l'identification sera propre à chacun alors j'invite juste ceux qui ne l'ont pas vu à se décider, un jour où tout va plutôt bien dans leur vie, à le visionner.


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S'envolant dans mille et un rêves aquaphospholuminescents,
la loutre se sent pousser des ailes plus légères que le poudingue..

Septembre entre livres, fiches, tableaux et stress.. l'heure est venue de prouver ma valeur !
PM
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