Dans le monde des jeux comme dans celui des hommes, il existe un système de distinction pour écraser les autres et pouvoir dire, moi, j'ai la plus grosse... quantité de récompenses.
Le jeu dont je vais vous parler aujourd'hui fait partie des grands vainqueurs du jeu de la vie. Il est aimé, adoré, adulé, les jeunes dés se jettent à ses pieds, les cartes s'effeuillent devant lui, les pions se pâment à son nom, enfin, la totale quoi.
7 Wonders, donc, car tel est son petit nom, est un jeu avec un excellent palmarès, récompensé par pleins de prix différents, venant de pays différents et tout, pour vous dire à quel point il s'agit d'un jeu fédérateur. Pour la liste complète, c'est sur la boîte (donc si vous ne voyez pas les images, bah tant pis pour vous, il y en a pleins).
C'est aussi un jeu qu'on appellera
7 Wonders, par la suite, parce qu'il n'aime pas les petits noms. (Je crois qu'il a pris la grosse tête un peu, mais on ne peut pas lui en vouloir, il est tellement mignon quand il se met en colère, à redresser sa boîte et faire gonfler ses jetons et... hum... excusez-moi, je reviens à mes explications).
7 Wonders, c'est un jeu avec des mécanismes super simple. La preuve, des fois j'y joue avec les pigeons qui se posent sur le bord de ma fenêtre, et ils comprennent toutes les règles. Mais ils bousillent les cartes avec leurs serres, alors ça m'embête un peu quand même.
7 Wonders, c'est aussi un jeu où il faut quand même utiliser son cerveau, mais juste assez pour qu'il ne prenne pas froid pendant que tu restes assis sans bouger sur une chaise. Parce qu'il faut faire des choix cornéliens tout le temps, pour gagner et pour empêcher les autres de gagner.
7 Wonders, c'est un jeu où la chance ne joue presque pas, parce que tout le monde joue avec les mêmes cartes, et que la chance ne compte que pour la distribution initiale. Sauf si vous vous balancez sur votre chaise en jouant, avec un verre plein en équilibre sur la tête. Là, vous tentez un peu le diable, mais cette variante des règles n'est pas officielle. (En plus, elle repose plus sur le talent que la chance, alors, c’est un mauvais exemple mais je m’en moque)
7 Wonders, c’est aussi un jeu qui se finit assez vite pour qu’on ait envie d’en refaire encore une partie, et puis encore une autre, et puis peut-être une dernière avant la suivante. Mais ce n’est pas un jeu qui se finit trop vite pour qu’on n’ait pas le temps de l’apprécier. Le temps de jeu est parfaitement calculé, comme pour les soufflés. Mais tu n’as pas besoin d’avoir des oeufs pour jouer à
7 Wonders, et ça c’est bien. Parce que ça permet d’y jouer même en dehors de la cuisine.
7 Wonders, c’est un jeu qui est joli avec un design très lisible qui permet de ne jamais être perdu sauf quand on se retrouve vieux et décrépi et qu’on n’arrive plus à se rappeler le nom de notre chien alors qu’on n’a pas de chien et qu’en plus il pleut. Sinon, les dessins sont tout comme les règles pareil très lisibles et compréhensibles et différenciés et faciles à reconnaître.
7 Wonders, c’est un aussi jeu qui permet de ramener à la vie les 7 merveilles du monde, et ça, ça n’a pas de prix. Enfin, si, ça a un prix, et ça coûte sacrément cher et il faut s’y prendre assez tôt si on veut réussir, mais ça à la classe et en plus ca roxxe du poney de construire sa merveille.
7 Wonders c'est tout le bien du monde dans un enrobage de douceur.
Maintenant que nous avons listé les sept merveilles de
7 Wonders, il nous reste un petit point à clarifier :
7 Wonders, c’est quoi ?
7 Wonders est un jeu où l’on dirige une cité au travers de 3 âges, et où l’on tente d’en faire la cité la plus mieux bien, en choisissant quel chemin prendre pour atteindre cet objectif ô combien novateur.
Mais dans
7 Wonders, ça se fait bien, facilement, et rapidement.
En début d’âge, l’ensemble des cartes de l’âge sont distribués entre les joueurs, et à chaque tour, l’ensemble des joueurs va choisir une carte de sa main, se la garder pour lui, et donner le reste de sa main au joueur à sa gauche. Puis il va jouer cette carte, soit en la posant en payant son coût de construction, soit en la rejetant pour gagner de l’argent, soit en s’en servant pour servir de fondations pour sa merveille. Puis on recommence un tour.
C’est pourquoi la chance joue, mais peu : on verra l’ensemble des cartes du jeu, sauf celles déjà joué par un autre joueur plus tôt dans la partie.
Je ne vais pas vous décrire dans le détail toutes les règles du jeu, ce n’est pas le but. Les cartes se divisent en plusieurs catégories, soit permettant de produire des ressources pour poser les autres cartes -ce qui évite de les acheter aux autres joueurs, soit permettant de se démarquer des autres cités d’une manière ou d’une autre et de rayonner de mille feux là où les autres cités resteront ternes et fades et mauvaises, et vous serez fort et beau et bon.
Il faut donc choisir la carte que l’on joue non seulement pour améliorer son propre standing, mais parfois aussi pour empêcher le joueur suivant, qui va récupérer les cartes de votre main, de la jouer. Choix cornélien donc.
Chaque tour est donc rapide, chaque âge se fait en six tours, et on ne fait le décompte des points qu’en toute fin de partie et ça aussi c’est super rapide (il n’y a qu’une catégorie qui est un tout petit peu plus complexe que les autres à calculer, mais ce n’est pas la mort non plus).
Bon, d’accord, entre chaque âge on regarde aussi la valeur des cartes militaires de chaque cité pour savoir qui a la plus... qui est le plus fort. Cela permet de gagner de la renommée militaire qui est une des catégories de calcul à la fin de la partie.
Mais pourquoi donc ce jeu est-il si bien, et des mères ont-elles vendu leurs enfants pour se l’approprier ?
Les mécanismes sont simples, le fait de se passer les cartes entre les joueurs fait qu’on ne se sent jamais lésés par rapport aux autres, et les possibilités offertes font que même si on a l’air mal parti on peut se refaire quasiment presque jusqu’à la fin (ou on y croit).
Mais aussi parce que même lors des parties où on est certain de perdre, le jeu reste intéressant à jouer, et que tout le monde jouant en même temps, il n’y a pas de temps mort pour les joueurs attendant leur tour de jeu, ce qui évite la perte d’intérêt sur les jeux plus lents.
Alors, oui, bien sûr, on peut lui reprocher de ne pas être assez thématique. En dehors des dessins, la simplicité de lecture notée plus haut fait qu’au final en cours de jeu on réfléchit plus en terme de couleurs et de forme que de véritable construction de bâtiment, avec la sueur, le sang des esclaves et le cri des contremaîtres. On ne sent pas vraiment le côté grand bâtisseur, encore moins pour la construction de la merveille que pour le reste. En dehors que cela coûte cher à construire, il suffit d’écarter une carte, n’importe laquelle, sans lien aucun avec la merveille de la ville ou autre.
Oui, pour qui connaît ce genre de jeu, comme marqué précédemment, ce n’est pas vraiment novateur, c’est un système connu et reconnu. Mais la sauce prend bien, l’assaisonnement relève le plat sans en cacher les saveurs, et la cuisson ne laisse pas une odeur de brûlé -comprendre que les mécanismes choisis se marient bien entre eux, et que la durée d’une partie est bien paramétrée.
Nous pourrons aussi noter que ce jeu peut se jouer de 2 à 7 personnes (8 avec les extensions), mais que je n’ai pas joué ce jeu avec le nombre maximum de joueurs possibles. Nous n’avons testé que des parties à 2, 3 ou 4. Je ne saurais trop vous dire donc l’impact que le nombre de joueurs amène sur le jeu et les ressentis qui en ressortent. La majorité des mécanismes du jeu sont liés à nos voisins immédiats, à gauche et à droite, et nous n’avons pas réellement moyen de gêner le voisin se trouvant au loin.
Il existe bien entendu des extensions pour ce jeu, mais nous n’en parlerons pas dans ce compte-rendu entièrement dédié à la magnificence de
7 Wonders, parce que comme ça je pourrais vous en reparler, et que ça c’est bien, on pourra lui vouer un culte ensemble et lui sacrifier nos plus belles descentes de lit. Mais aussi parce que je n’y ai pas joué, à ces fameuses extensions, alors ce serait un peu bête que je vous en parle.
Il s'agit d'un très bon jeu, simple d'accès qui permet de jouer avec vos amis qui n'aiment pas les jeux, mais avec des possibilités assez étendues pour pouvoir s'amuser même avec vos amis hardcore gamer qui mange du
Diplomacy au petit déjeuner et en redemandent.
Les points négatifs n'en sont pas vraiment, et le tester, c'est l'adopter, garanti 100% jouable.
[JdS] 7 Wonders, Un jeu où il ne fait pas bon être aveugle
